Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Un miracle de sainte Jeanne d'Arc, 28 juin 1429, Mézilles en Puisaye
Jeudi, 05 Avril 2012 12:06

Un miracle de sainte Jeanne d’Arc



Les temps étant ce qu’ils sont, notre tentative d’enquête sur ce miracle historique n’a pu aboutir.



Que ce soit auprès du maire et du curé de l’endroit où ce miracle s’est produit, ou directement à l’évêché, inutile d’insister… Quant aux archives… Pas question !



Une fois de plus, il nous a été donné de constater combien notre chère héroïne semble déranger beaucoup de monde… beaucoup de gens qui, pourtant, d’après leurs rôles devraient être parmi les premiers à faire en sorte que celle qui personnalise si bien notre douce patrie ne soit pas oubliée.



Sainte Jehanne, cette vierge martyre qui fut brûlée en haine de Dieu et de la Patrie, n’en finit pas d’être gênante pour beaucoup qui voudraient bien pouvoir faire oublier jusqu’à son nom !…



Pourtant, n’en déplaise à ces mauvais Français, ces mauvais chrétiens, si nous en croyons certaines révélations cautionnées par de très nombreux prêtres, évêques et cardinaux ainsi que par Sa sainteté Pie X, c’est elle qui, à nouveau, dans un proche avenir pour la deuxième fois sauvera le pays en compagnie de l’Archange Michel et de quelques autres…



Tout bon Français continue, à juste titre, à être fier de cette délicieuse petite bergère de si grandes vertus qui, si vaillante, représentait si bien ces jeunes paysannes françaises, robustes et fines à la fois, de grand bon sens, de pure logique, pieuses et sérieuses, innocentes et fraîches, capables de grandes délicatesses car ayant non seulement beaucoup de cœur et de générosité mais aussi de finesse d’esprit.



Oui, comme nos aïeules, sainte Jehanne avait l’esprit fin et, tout simplement, beaucoup d’esprit. Elle avait la vivacité et l’intrépidité et savait « river leur clou » à ses adversaires. D’une grande simplicité, d’une totale franchise, humble et d’un grand dévouement, douée de grandes qualités de cœur, elle avait également en bonne Française soif de gaieté. Notre si belle et si bonne héroïne avait toutes les qualités. C’est bien pour cela que Dieu l’a choisie pour empêcher  la France de devenir « province » anglaise  (!), car la France ne doit pas disparaître puisqu’Il la garde pour faire Sa Volonté.



Il y a plus que jamais des Séguin, des Warwick et des Cauchon mais, grâce à Dieu, la douce figure de notre chère petite Jehanne est comme une belle médaille d’or attachée sur le cœur de la France et l’âme de celle-ci est encore toute frémissante aux glorieux souvenirs de celle qui a si bien soulevé l’enthousiasme de ces Francs Gaulois et Gauloises dès les premiers instants des nobles chevauchées héroïques sur tous les chemins que celle-ci parcourut.



Cet enthousiasme n’est pas mort car il survit dans les cœurs purs du meilleur de la jeunesse française encore éprise d’idéal. Ayons donc confiance, même si nous avons le cœur lourd, le cœur angoissé par un présent si inquiétant, si tourmentant et un avenir qui peut paraître désespérant. Tout peut encore être sauvé et tout le sera car telle est la Volonté de Dieu ! Alors serrons les dents, prions et patientons.



C’est au printemps de 1909 que sainte Jehanne d’Arc fut béatifiée par saint Pie X.



Un jour de cette année-là, un vieux vigneron faisait la « pause casse-croûte » dans sa vigne sur la « Côte des Anges », non loin du grand champ de manœuvre d’Auxerre et près de la voie romaine qu’avait foulé le cheval de bataille de sainte Jehanne.

Le brave homme avait déballé ses œufs cuits durs, son fromage et son morceau de gros pain. Les papiers qui avaient contenu cette frugale nourriture bougeaient légèrement sous la brise printanière. Survint un jeune homme poyaudin, bon Français et bon chrétien à l’âme pure, respectueux des traditions, du nom de Jean-Baptiste Sagette. De la Puisaye parentale il était passé en Auxerrois. Arrivé à la ville, il tâchait d’y survivre grâce à sa plume. Assez désœuvré, ce matin-là, il s’assit près du vigneron pour deviser un brin. La brise, complice fit rouler jusque sur ses souliers les papiers que la ménagère avait utilisés pour envelopper la nourriture de son époux.



Machinalement, le poète ramassa l’un d’eux et distraitement lut quelque mots. Soudain, il eut un violent sursaut, il eut comme un éblouissement car voilà ce que la Providence venait de lui mettre sous les yeux : « Dict du temps où la Pucelle en Auxerrois passa » ! C’était un titre ! Mais suivi de si peu de mots… Fébrilement, le bon jeune homme ramassa tous les papiers…Hélas !… Que de lacunes ! Mais tous ces débris lui parlaient de sainte Jehanne dans le savoureux et naïf langage de nos bons et braves aïeux. Au bas d’une page il lut un nom rendu presque illisible : Gérard Vaillot. Ce brave-là restera un « illustre inconnu » tout comme, hélas, ce bon jeune homme J.B. Sagette car ni l’un, ni l’autre ne figurent aux dictionnaires des auteurs. Pourtant, l’un comme l’autre auraient mérité d’être connus et reconnus car tous deux écrivains et poètes de qualité.



Il semble bien que l’un et l’autre soient tout à fait oubliés et nous sommes d’autant plus heureux de les nommer ici que, sans leur travail, un glorieux épisode de la vie de notre merveilleuse sainte Jehanne serait probablement tombé définitivement dans l’oubli.



Emu, Jean-Baptiste s’enquit bien vite : « Père Joyal, d’où vient donc cela ?

-         Peuh ! c’est des paperasses que ma femme a trouvées dans notre vinée. C’est bon à rien ! »

Jean-Baptiste nous fait savoir ceci :

« Le soir même, j’allais dans la vinée. Il y avait d’autres paperasses mais plus rien du livre que je cherchais et qui était peut-être un chef-d’œuvre de gracieuse poésie célébrant le passage de Jehanne en Auxerrois. Mais Gérard Vaillot, qui était-ce ?



Aux archives, à la bibliothèque, je m’enquis.



-         D’après l’abbé Leboeuf, me dit-on, Girard Vaillot (et non Gérard) « était un poète en pays auxerrois au XVème siècle. Il ne reste rien de lui.



Je résolus d’apporter mon tribut d’amour à la vierge lorraine. Mes auteurs, après les feuillets à demi pourris du livre détruit, furent les vieilles chroniques de l’époque, l’abbé Leboeuf, Monsieur Challe dans son « Histoire d’Auxerre », divers articles publiés dans des revues historiques, les grands historiens de notre héroïne, le chanoine Debout, Xallon, Michelet, etc., les études du général Canonge et du capitaine Champion et d’autres encore. »



Voilà comment notre bon jeune homme put faire un véritable travail d’historien. Comme il le dit un peu plus loin : « Simon le Moyne, Jehan Régnier, ne sont pas des mythes : ils ont existé dans la qualité et le caractère qui leur sont attribués ».*



C’est ainsi que, juste après la béatification de sainte Jehanne d’Arc en 1909 par saint Pie X, un délicieux opuscule vit le jour, salué par les évêques d’Orléans et Amiens, l’archevêque de Sens, le cardinal Merry del val, Paul Déroulède et Frédéric Mistral !



* (Nous retrouverons ceux-ci une autre fois).

Quant à l’abbé Olivier, archiprêtre de Sens, il rédigea un avant-propos digne de tous les éloges pour cette petite brochure bien oubliée et devenue introuvable. La Providence nous en fit sauver un exemplaire qui partait… aux ordures !!! Quelle misère !… Mais soyons heureux de pouvoir sortir de l’oubli ces précieuses pages tout à la gloire de notre héroïne nationale.



Ici, une petite digression s’impose avec le savoureux nom « vinée ». Voilà un nom qui malheureusement parmi beaucoup d’autres, a perdu son sens originel. Le dictionnaire lui donne deux sens nouveaux mais, à l’origine, ce vieux nom désignait l’endroit où le propriétaire-récoltant entreposait le produit de sa récolte qui était sa réserve annuelle de vin.



Voici peu de temps encore, presque tous les cultivateurs avaient une vigne de laquelle ils tiraient leur vin pour leur consommation annuelle. Le petit paysan qui n’avait  pas de cave avait au moins sa vinée.



Autre petite digression : ne sachant où mener nos pas nous nous sommes adressés aux gendarmes pour savoir où pouvait bien être le lieu-dit « la Croix du Loup » et avoir confirmation qu’une « Croix de l’Ange » avait bien été dressée sur ce coin de terre poyaudine.



Hélas… hélas… Un méfait supplémentaire encore non dénoncé du remembrement est de faire tout simplement disparaître certaines appellations, certains lieux-dits ! Quelle misère ! De plus, il semble que plus personne alentour ne sache où se situait la borde qui nous intéresse en cette affaire.



Quant à la croix… Plus personne ne sait rien ! Oui, quelle misère !…



Mais tout cela ne change rien au fait que nous avons le plaisir de pouvoir vous faire connaître un fait réel qui s’est miraculeusement réalisé grâce à celle dite La Pucelle.



Or donc, pour résumer et selon les vieux chroniqueurs Jehanne se « départit » de Gien le 27 juin, deux jours avant le roi et se mit en marche à la tête d’un petit détachement de la troupe. Charles VII avec le gros de l’armée ne la rejoignit qu’au premier juillet, et sous les murs d’Auxerre, puisque Jehanne ignorait le honteux traité conclu entre La Trémouille et les Auxerrois qui s’assuraient, là, de ne pas subir d’assaut. En attendant, Jehanne avait pris de l’avance qu’elle mit à profit et ceci s’explique par le fait que toute la Forterre jusqu’à l’Yonne était sans cesse parcourue par les bandes armées des partisans bourguignons. Il s’agissait, justement pour ces derniers, d’empêcher le passage  des troupes royales et johanniques. Ils tenaient toutes les places fortes, tous les châteaux. Peu de temps auparavant, le maréchal de Beauvoir, au service du duc de Bourgogne, avait visité toute cette région auxerroise et partout avait fait renforcer les garnisons en recommandant sans cesse de faire bonne garde en vue de cette marche, de cette approche de la vierge guerrière. Cette dernière s’attendait donc à une attaque. Elle craignait au moins de mettre son expédition en retard. Il est donc évident - et c’est bien ce qu’elle fit - que sainte Jehanne a voulu profiter de ces deux jours pour gagner la voie romaine, occuper les sommets d’Auxerre et établir ainsi, pour l’armée royale, un rideaux de protection sur les flancs de celle-ci afin d’éviter toute attaque-surprise. Manœuvre habile et prudente habituelle à sainte Jehanne. Tout cela se trouve corroboré par des traditions villageoises qui ne sont pas sans fondements, y compris par des découvertes historiques assez récentes qui nous permettent d’affirmer que sainte Jehanne n’a pas gagné Auxerre en droite ligne - comme le fit, par contre, le Dauphin - mais que tout au contraire elle accomplit pas mal de détours justifiés, pendant l’avance prise sur le roi.

Ainsi, donc, Jehanne chevaucha à travers marais, prairies et forêts profondes de la Puisaye, puis de la Forterre. Mais avant d’arriver en Forterre, à peu de lieues de celle-ci, Jehanne, fatiguée, le cœur endolori, parvint sur le soir près de Toucy et y entra par la porte de Bourgogne. Dans ce bourg et son château livrés par la Trémouille, capitaine du Dauphin Charles, et brûlés par les Anglais six ans auparavant, il n’y avait ni troupe, ni garde. Aux meurtrières noircies par le feu ne se trouvaient que des corbeaux. Les voyageurs contournèrent les remparts et passèrent près des ruines de l’église… Jehanne pleura en disant : « Las ! Le félon chevalier qui livra si fier château et laissa brûler si gracieuse église ! ».



Jehan de Metz était soucieux et demanda à s’arrêter là pour la nuit, toute proche, quand, de plus, des nuages semblaient vouloir s’amonceler. Mais Jehanne lui répondit négativement et déclara qu’il fallait aller un peu plus loin. Ils quittèrent cet endroit dévasté par la porte de Gien sans avoir rencontré âme qui vive et s’engagèrent sur un mauvais chemin de terre qui montait vers des hameaux. Las ! les nuages crevèrent ! Jehanne et ses compagnons durent pourtant chevaucher encore plus d’une heure avant d’arriver à l’orée d’un bois.  Ils se retrouvèrent là, trempés, crottés, grelottants et … à la nuit noire ! La mauvaise humeur de chacun des soldats commençait à se faire sentir quand Jehanne leur désigna un endroit. Alors, un peu plus loin, sous de vieux ormes tordus, ses compagnons entrevirent une borde (pauvre fermette dont l’occupant était un bordier). Son toit de chaume couvert de mousse descendant très près du sol et se fondait dans cette avancée du sous-bois. Une lueur rouge se laissait voir par une lucarne.



Aboyant vers les voyageurs, un chien s’élança sur eux. Il sembla réveiller les chouettes, les hiboux et même les loups. C’était désolant et lugubre à souhait. Pourtant les guerriers entendirent Jehanne leur dire :

« Ainsi donc, messires, céans coucherons cette nuit.

-         A Dieu ne plaise, Jehanne ! s’écria Collet, le messager du Dauphin, serions en danger de male mort en ce tant triste lieu qui me semble coupe-gorge, repaire de rôdeurs ou routiers !



-         Ne craignez point, messire, répliqua Jehanne en riant. Sommes gardés et avons à faire céans ! »



Pendant cet échange de propos parut le bordier qui de son seuil supplia :

« Epargnez mon logis, messires ! Ne suis qu’un pauvre serf laboureur et misère et souffrance logent chez moi.

-         Ayez confiance, l’ami, dit Jehanne. Abritez-nous cette nuit et Dieu vous fera largesse de joie et de paix ».



A la vue de celle qu’il prit pour un gracieux page et à la voix si douce de notre Jehanne qui, du haut de son « courtaud », vers lui se penchait, l’homme n’eut plus aucune crainte et reprit :

«  Adonc, entrez messires ; si peine et pauvreté vous accueillent, faites grâce à bon cœur qui vous reçoit ».



Le brave homme conduisit aussitôt les chevaux dans un hangar bien clos, devant des râteliers garnis de foin. Puis les voyageurs trempés, fatigués, le suivirent en sa demeure.



Il n’y avait là qu’une grande salle basse et nue. Mais dans l’âtre flambaient des fagots de bois sec. Près de là, un oribus - ou baguette résineuse - « ardait » sa flamme jaune et fumeuse.



Sur un large tronc de chêne, devant le foyer, fumait une bouillie de pois dans une écuelle de bois, pour le repas du soir. A côté attendait un pichet de terre brune empli d’un cidre doux et doré de sauges parfumées.



Dans le même temps, les voyageurs virent, dans un coin de la salle, couché sur un tas de fougères recouvertes de loques, un pauvre enfant ayant la pâleur de la mort sur sa petite figure douloureuse. Penchée sur lui, sa mère angoissée sanglotait.



Ces pauvres gens étaient Bastien Lendormy - le bordier de la « Croix au Loup » -  son épouse Guillemette et leur petit garçon, Yvonnet, enfant unique qui se mourait. Déjà il râlait.



Jehanne s’approcha et, posant sa main sur le front du pauvre petit, dit à la mère à demi folle de chagrin :

« Petite mère, comme vous souffrez de sa peine !



-         Hélas ! gémit Guillemette, il ne parle plus depuis hier et jamais plus n’entendrai la chère voix de mon enfant ».



Jehanne ne répondit pas. Déjà elle s’était mise à genoux et, bouleversée de compassion, les mains jointes, le front courbé, elle pria, pria… Elle pria longtemps pendant que ses compagnons se réchauffaient et séchaient et que la pauvre mère pleurait.



Un temps indéterminé s’écoula et soudain O joie et stupeur ! l’enfant sembla s’éveiller, s’assit et, frottant ses yeux de ses deux poings, il s’écria :



« Maman, je n’ai plus mal mais grand faim ! »



Et le père et la mère, ainsi que les compagnons, semblèrent tout autant saisis de frayeur que de stupeur et tombèrent à genoux, remerciant Dieu ainsi que le « page » mystérieux, paisible et souriant, qui venait de faire ce miracle.



Le petit enfant se jeta dans les bras de sa mère puis courut à son père. Il était joyeux et plein de vie, allait confiant et bruyant de l’un à l’autre, mangeait et buvait comme tous et nul n’aurait pu croire qu’il agonisait juste auparavant.



Ce fut vraiment une grande liesse, ce soir-là, dans le pauvre logis. Une vraie fête ! Puis vint l’heure du repos. Près de l’âtre, les compagnons de Jehanne s’étendirent tout équipés sur de la bruyère tandis que seule, en un coin, la vierge lorraine passa la nuit à prier. Le bordier et son épouse étaient partis s’installer auprès des chevaux.



Au point du jour, voilà qu’un grand bruit s’éleva au dehors et que sous un coup violent la porte s’ouvrit. On entendit le bordier crier et supplier tandis que des voix rudes grondaient :

« Nous voulons les marchands qui son couchés ici ! Et si veulent se défendre, nos arcs et nos sagettes qu’avons en nos trousses promptement auront d’eux raison. Les loups qui ont faim dévoreront tôt leurs corps. Livre-nous ces gens ! ».



Le bordier ne savait que gémir. Jehanne se mit debout et sortit. Aussitôt dix visages féroces de routiers pillards hurlèrent vers elle. Elle s’avança sans crainte et fermement leur parla :



« Sanglants garçons, nous n’avons rien pourquoi voulez-vous nous piller et tuer ? »



Alors ces terribles brigands sentirent leurs jambes flageoler, leurs yeux s’agrandirent d’épouvante et leurs gorges ne purent émettre un son. Ils voyaient Jehanne comme transfigurée, enveloppée d’une forte clarté rayonnante comme celle d’un soleil d’août et ses yeux qui auparavant semblaient si doux leur parurent soudain aussi terribles qu’auraient pu l’être ceux de l’Archange Michel !



Domptés et tremblants il ne pouvaient pas faire le moindre mouvement. Ils la virent s’approcher et quand elle fut tout près elle leur dit :



« Repentez-vous, compagnons, et avec moi venez ! En Nom Dieu, vous mènerai à belles batailles et ensemble bouterons hors de notre France, Anglais qui trop longtemps y sont demeurés.

Recouvrant derechef la parole, tous répondirent :



-         Gentil page, avec vous irons et bataillerons partout et vous serons fidèles ».



Ils tinrent parole. L’un deux était Poton, le Bourguignon qui, près de Jehanne, l’année suivante, fut pris avec elle par traîtrise, ce 24 mai de cet an de malheur, sous les murs de Compiègne.



Mais ce matin-là, émerveillés, les compagnons de Jehanne qui avaient surgi et tiré leurs épées, les remirent au fourreau en éprouvant une merveilleuse admiration devant tout ce qu’ils voyaient et entendaient.



Un peu plus tard, lorsque le soleil commença à grimper et que les chevaux furent harnachés, Jehanne fit ses adieux à Guillemette et à son époux.



Elle leur fit de tendres et gracieux adieux tandis que la bonne mère baisait ses vêtements et que Bastien, ému, ne savait que dire. L’enfançon Yvonnet, sain et gaillard, fut heureux de se laisser embrasser.



Puis tous se mirent en selle et, suivis des routiers, remontèrent vers Gien.



Pour garder mémoire de ces faits Bastien Lendormy fit élever une croix de pierre à l’entrée de son courtil et graver au-dessus de sa porte cette délicieuse et pieuse inscription :



« Cy passa et coucha le 28 juin, en l’an de grâce 1429, un ange du Ciel qui guérit mon enfant et convertit dix routiers mécréants ».



Au début de siècle, la borde de l’humble laboureur, qui était sise sur la paroisse de Mézilles en Puisaye, existait encore en ruines sans doute sous le nom de « La Croix de l’Ange », car Jean-Baptiste Sagette s’y rendit en pèlerinage.



O vous, misérables iconoclastes, vous auriez raison de trembler !





Article paru dans le magazine « Bonnes Nouvelles pour tous »

Madame Nicole Landry-Collard

“Le Crot Magny”

89560 Druyes les Belles Fontaines