Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Comment les albigeois intronisèrent Jeanne d'Arc en leur bonne ville ...
Jeudi, 05 Avril 2012 13:24











Comment les Albigeois

intronisèrent Jeanne d'Arc

en leur bonne ville...





Les catholiques albigeois décident de perpétuer le souvenir de la Mission du Carême, que leur ont prêchée les Pères Capucins en 1898. Mais comment ?



L'idée vient d'abord de l'Abbé DAMBRE et, comme le relate la presse : "Jeanne d'Arc avait été choisie pour cet objet comme la personnification la plus glorieuse de la foi nationale et la plus touchante expression de la Providence divine sur notre pays".



Heureuse définition, dans le style du moment, de l'opinion portée sur Jeanne d'Arc. Rappelons-nous qu'à l'époque elle vient d'être déclarée Vénérable (Léon XIII - 27 janvier 1894) et qu'au siècle suivant seulement, elle accédera aux qualités de Sainte et de Patronne Secondaire.

Bizarrement, ni la Municipalité d'Albi ni l'Etat ne détiennent de terrain disponible en ville pour asseoir ces belles initiatives. Le Comité des Dames Patronnesses, sous la férule de la Comtesse de Toulouse - Lantree, débloque la situation. Ayant collecté des subsides (1), il acquiert un arpent sur l'Avenue Lapérouse au carrefour de l'Avenue de la Gare et du Boulevard Carnot.

Pendant ce temps, sur le modèle du sculpteur PECHE (2), la statue était fondue aux forges artistiques du TUSEY près de Vaucouleurs (aucun commentateur ne manque de souligner la coïncidence), tandis que Monsieur Oscar TEYSSONNIERES, architecte diocésain, conçoit et édifie à Albi le piédestal en pierre.

Ce socle à quatre pans comporte, avec le rappel de la Mission de 1898, quatre cartouches en fonte d'art portant, pour l'un l'inscription : "A l'envoyée de Dieu, libératrice de la France" et pour les autres les blasons de Jeanne d'Arc, de la Ville d'Albi et de Sa Grandeur Monseigneur FONTENEAU, Archevêque.



La statue est belle. De très grande taille (3,60 m) et d'un maintien martial Jeanne, avec sa chevelure d'époque (de l'époque du sculpteur malheureusement et non de 1429), tient son épée de la main droite et son étendard déployé de l'autre. A ses pieds, sa salade et ses gantelets.

Pendant la réalisation de ce projet, auquel dès le début certaines catégories d'albigeois s'étaient opposées, les difficultés, issues parfois d'une sourde hostilité, ont été nombreuses. Et sans compter les imprévus  qui corsent l'aventure.



La statue arrive de Lorraine, en même temps qu'à Albi une grève des ouvriers du bâtiment bloque toutes leur entreprises, dont celles qui doivent placer la statue sur le haut de son piédestal.

Sur l'idée d'un de ces patrons inoccupés par la force des choses, tous le rejoignent, sans distinction d'opinion, et animés d'un élan rare, mettent en communs moyens et compétence et réalisent l'ouvrage à eux seuls.

Il aura fallu du temps. La conception est achevée pour l'été 1898, l'acquisition du terrain et les diverses commandes mènent jusqu'à la fin de l'année. Les travaux commencent à Albi en Janvier 1899 et un Jeudi de Juin, le 22 ou le 29, le socle reçoit sa statue. La vénération des Albigeois se manifeste immédiatement par de longues files devant le monument et ; dès le soir du Vendredi ou du Samedi, une couronne est déposée. Son ruban porte : "A Jeanne d'Arc, les Mobiles du Tarn", premier des hommages rendu à la Pucelle.

L'inauguration n'aura lieu que plus tard, le décès de Mgr FOETAUX, imposant d'attendre la venue de son successeur . L'Abbé DAMBRE, inspirateur du choix de Jeanne d'Arc, décèdera aussi avant la cérémonie (3).

L'histoire récente de la Jeanne d'Albi vous a été résumée à l'Assemblée Générale (Bulletin n°148) avec les efforts visant à obtenir des pouvoirs publics l'entretien du monument.



Jacques de La Ville Baugé.



N.B. :  Un journal de l'époque signale que ce modèle du sculpteur PECHE orne aussi un square de la capitale. Je ne peux pas qu'il s'agisse de Toulouse donc, si l'un de vous connaît :

- parmi les statues de Jeanne à Paris, une (ou plusieurs) oeuvre de PECHE,

- parmi les squares parisiens celui (ou ceux) qui contient ou qui aurait contenu une statue de Jeanne d'Arc, qu'il veuille bien m'en informer. Je poursuivrai les recherches







NOTES



(1) Don venant, semble-t-il, surtout de la Présidente puisque, dans la description de la grille d'enceinte, la  presse signale que le barreau de chacun des coins est surmonté des armes de Toulouse et d'Andocque : "hommage discret.... aux généreux propriétaires du terrains".



(2) Alexandre Mathurin PECHE. Sculpteur de l'École Française, né à Paris le 23 septembre 1872. Elève d'Aimé MILLET, de GAUTHIER et (Moreau-Vauthier). Sociétaire des Artistes Français depuis 1904, il figura au Salon de cette société. Mention Honorable en 1903 et Médaille de 3ème classe en 1906. (Renseignements tirés du Bénézit).



(3) Nos informations sont extraites des Semaines Religieuses et d'autres journaux de l'époque aimablement fournis par le Vicaire Général de l'Archevêché, complétées par des renseignements apportés par un de nos adhérents aidé d'une de ses relations albigeoises.