Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


LES EVIDENCES ESTOMPEES

Le bouillonnement des idées, l’accumulation des informations, la répétition automatique des schémas explicatifs voilent parfois les vérités simples et fondamentales.

Mais elles ressurgissent dans leur plénitude après un moment de décantation intellectuelle.

Les malheurs de la France au XVème siècle, la « grande pitié » toujours évoquée, se cristallisent, en s’y limitant, sur une série de réelles calamités, douloureuses il est vrai.

Les ravages consécutifs au passage des armées ou des bandes, l’impossibilité d’exercer une activité économique suivie d’où la ruine et les disettes, la seule perspective logique restant la chute d’Orléans, dernier obstacle à l’invasion anglaise généralisée, tel est le tableau, catastrophique en vérité, habituellement présenté.

A la réflexion aucun des ces éléments ne porte en lui un caractère d’irréversibilité, puisqu’il ne mettent en jeu qu’un rapport de force, toujours à même de basculer.

Ce tableau des drames de l’époque dissimule pourtant une échéance inéluctable, connue de tous mais qui disparaît dans le tumulte de la guerre et de ses conséquences atroces.

Un certain Charles, à l’esprit dérangé et contraint par les difficultés du moment, a pris pour héritière sa fille ou plus précisément son gendre, afin de respecter les coutumes de l’époque.

Il a déshérité son fils, dont il doute même de la légitimité et à qui il reproche une initiative méchante au cours d’une réunion de famille sur un pont.

L’ennui vient de ce qu’il s’agit du Roi de France dont le gendre est roi d’Angleterre et de l’héritage qui n’est rien d’autre que la France.

Et cette situation, maintenant, ne peut plus être changée. C’est promis, c’est signé et cautionné par la présence d’un bon nombre de Godons armés sur le patrimoine du testateur, dont il n’y a plus qu’à attendre la mort.

A vue humaine, la France disparaît.

Autre évidence, si difficile à admettre pour notre temps, dont le principe de base est la laïcité : l’intervention de Dieu dans les affaires des hommes.

Douce, patiente et souvent peu perçue dans les périodes de comportement humain normal, elle devient rapide et brutale quand il faut rompre le cours d’événements exagérément opposés à Sa volonté.

La Bible nous conte le moyen choisi pour arrêter la construction d’un édifice visant à concurrencer la Majesté divine, à Babel : une panne de communication.

L’inexplicable confusion des langues survient dans l’instant.

L’utilisation d’une paysanne, sans instruction, déclenchant une tornade qui, en deux ans, après l’apothéose de l’héroïne dans le martyre, repousse les Anglais hors de France et sans esprit de retour, est-elle plus compréhensible ?

Jeanne d’Arc nous l’a expliqué. Toutes ses déclarations importantes commencent par : « En nom Dieu… » et devant la mort, elle clame : « … que tout ce qu’elle avait fait, elle l’avait fait du commandement de Dieu ». (Henri Wallon - Jeanne d’Arc - page 354).

L’emploi trop fréquent et souvent inadapté du terme « miracle » en a usé le sens initial.

Le Miracle de Jeanne d’Arc, expression toujours employée par réflexe pour définir cette brève période, est, en fait, une réalité dans l’histoire de la France et du monde.

A ce propos, un esprit curieux, épris de Jeanne d’Arc et déjà connaisseur, demandait avec bon sens pourquoi Dieu avait favorisé de manière aussi flagrante le parti des Français, en lui octroyant la Pucelle, forte de tout Son appui, pour terminer au profit de la France, en une année, une guerre déjà vieille de 92 ans ? Chacun des belligérants, catholique, pouvait espérer bénéficier au même titre que son adversaire de l’aide de la Providence.

D’autant qu’aucun objectif religieux n’avait figuré dans les visées de ce conflit et si le tribunal qui devait juger Jeanne était ecclésiastique, l’Eglise ne servait là que d’écran à un procès purement politique.

Une réponse approfondie appellerait des développements sortant du cadre de ces quelques réflexions.

Même en tentant de rester bref, il faut remonter dans le temps d’environ mille ans, à l’époque de Clovis et de son baptême, de Saint Rémi et de son testament pour voir apparaître la mission particulière reçue de la Puissance divine par la France et acceptée par ses représentants.

Plusieurs papes la lui ont rappelée, dont sa Sainteté Jean-Paul II  au Bourget notamment.

Ce mandat consiste en une participation primordiale à la propagation de l’Evangile dans le monde et aussi à assurer, quand besoin est, la défense de l’Eglise et plus précisément celle du successeur de Saint Pierre.

La France sera protégée, puissante et rayonnante tant qu’elle sera fidèle à sa promesse.

Au XVème siècle, le Dauphin défend mollement ses prétentions contre une captation d’héritage.

La France est vouée à être absorbée par l’Angleterre, qui n’est pas désignée pour poursuivre la mission et qui n’en a pas envie.

Intervention providentielle : Jeanne d’Arc proclame « en nom Dieu » la légitimité du représentant actuel de la dynastie, le rétablit dans sa puissance et met l’héritier anglais, injustement choisi, à la porte.

A retenir :

- La mission n’est pas accomplie.

Personne à même de le faire n’en a relevé la France.

Elle reste d’actualité… A suivre.

- La Providence en consentant l’effort de susciter Jeanne d’Arc pour sauver la France, outil de ses desseins, ne répondait pas à une foucade anodine et éphémère…. A méditer.

- Jeanne d’Arc, dès le début, à Vaucouleurs a rappelé l’origine du pouvoir des hommes : « le royaume n’appartient pas au Dauphin. Il appartient à mon Seigneur le Roy du Ciel ».

- Dans la situation présente, que peut l’individu, même adhérent de l’Association Universelle ? Jeanne à Poitiers : « En nom Dieu, les gens d’armes batailleront et Dieu donnera victoire » (Henri Wallon - Jeanne d’Arc-page 58).

J. de La Ville Baugé.