l’Assemblée Générale du 28 Janvier 1995
Rapport moral
Le rapport Moral d’une Assemblée Générale est, en fait, un BILAN des activités de l’Association, durant l’année écoulée, des PROJETS pour l’année qui s’ouvre, et des INTENTIONS pour un avenir plus lointain.
En un mot, le but de cette mise au point est de définir :
1°) Où l’on en est
2°) Où l’on va
3°) Comment on y va.
Voyons le 1er point. Depuis notre dernière Assemblée Générale, tenue ici-même le 29 Janvier 94, notre activité s’est poursuivie selon la ligne définie lors de cette tenue, et dont l’exposé fut diffusé dans le N° 139 de notre Bulletin qui y était entièrement consacré.
Outre les manifestations traditionnelles des messes commémoratives et dépôts de gerbes, avec des manifestations régionales à Nîmes, Orléans, Chinon, Vouthon et Angers notamment, nos réalisations conformes à l’esprit des statuts posés en 1953 à l’initiative de notre fondateur le Général Weygand, se sont déployées dans une atmosphère essentiellement culturelle, dans les 2 voies préférentielles de la communication vers le grand public : les conférences et les articles de presse.
C’est donc de ces 2 formes d’activité que nous devons d’abord rendre compte en commençant par les CONFERENCES.
* 18 Janvier 1994, au cercle des Officiers de Versailles, conférence organisée par l’ANFOC sur : « l’Épiphanie de Jeanne d’Arc et sa métamorphose ».
* Le jeudi 4 Mars, à l’École Saint-Exupéry de Versailles, conférence organisée par le Cercle d’Études culturelles de Versailles, sur « Le Mystère de Jeanne d’Arc ».
* Le samedi 17 Juin, à Saumur, conférence organisée par la « Société des Lettres, des Arts et des Sciences du Saumurois » sur le thème : « Pourquoi Jeanne d’Arc vint-elle à Saumur en 1429? ». La presse régionale en a publié un compte-rendu et notre Vice-Président Monsieur MAIRE Pierre en a donné un écho dans notre Bulletin.
* Le 15 Janvier dernier, Monsieur Pierre MAIRE inaugurait l’année avec une représentation très sensibilisante et agrémentée d’une belle iconographie projetée, du spectacle interprété par la troupe » La Jeune Garde » au théâtre « Le Chantier » : « Jeanne d’Arc ».
* Enfin lundi dernier 23 Janvier à l’École Militaire, dans cette même salle, conférence pour les Officiers de Réserve d’État Major, sur « La révolution de l’Art Militaire au Xvème siècle ». Pas besoin de préciser qui était cette grande révolutionnaire.
Tous ces sujets, centrés sur le même objet : Jeanne d’Arc et son épopée, présentent néanmoins une grande variété, tout est riche le fond de ressources que nous offre la Pucelle.
Si l’élément militaire y figure toujours au moins en arrière plan, comme il est logique, l’aspect anecdotique y apporte son attrait, toujours sous un jour nouveau.
Et ce n’est pas fini, car dans ce domaine, les ressources ne manquent pas.
De plus, chaque fois qu’il est possible, nous agrémentons nos exposés par la projection, soit de transparents au rétroprojecteur pour les plans de batailles; soit de diapositives pour les autres figures.
Notre souci majeur, pour le choix de ces sujets et de la adapter chaque fois au genre d’auditoires auxquels nous nous adressons.
On ne saurait tenir le même langage, ni évoquer les mêmes arguments devant une assemblée composée de militaires ou une communauté religieuse ou encore à un groupe d’étudiant.
Devant un public indifférencié, on doit, pour faire passer le message, éviter tout ésotérisme.
Il est bon de préciser que ce programme, qui n’en est qu’à ses débuts, a été réalisé grâce à la dynamique prise en charge de ce secteur capital de notre activité que sont les Relations Publiques, par le Colonel de La Ville Baugé. Grâce à son dévouement et sa compétence, nous voyons de nouvelles perspectives bien prometteuses s’ouvrir sur l’année 95.
Après cette activité « Conférences », équivalant à peu près à celle du programme précédent, celle des publications par voie de presse subit un grand retard.
Un seul article est actuellement programmé pour la luxueuse revue spécialisée « La Revue des Armes » sous le titre « Les 3 Armes de Jeanne d’Arc ». Il s’agit bien sûr de la lance, l’épée et la hache. La date de parution n’est pas encore fixée. Un article portant sur la Noblesse de Jeanne d’Arc est programmé dans le Bulletin de l’ANF.
* Six autres textes sont prêts à être publiés, en voici les titres :
- Le registre de Poitiers
- Le grand mystère de l’ange des batailles
- Jeanne d’Arc cette inconnue
- Le conseil royal de Châteauneuf-sur-Loire
- L’actualité de Jeanne d’Arc
- Une plaquette « Jeanne d’Arc femme de lettres ».
Le grand retard apporté à la publication de ces textes dont on attend un bon impact sur le public, est dû à une cause dramatique : l’absence dans notre Association, d’un Attaché de Presse ayant pour tâche de diffuser nos écrits, en fonction d’une part de sa parfaite connaissance du monde de la presse française et étrangère; d’autre part de la nature particulière de chaque sujet traité. Ce qui serait pour lui une simple activité de routine, constitue pour nous, en plus de notre travail de recherche et de rédaction, une charge supplémentaire très handicapante. En d’autres termes, il faudrait là un autre Colonel de la Ville Baugé!... Ce qui n’est pas facile à trouver.
Voilà pour l’essentiel, ce qui répond à notre première question : savoir où l’on en est. Voyons à présent où l’on va et comment y aller.
En dehors des 2 nécessités déjà évoquées concernant les rapports avec la presse et les fonctions administratives, notre effort actuel tend vers des objectifs figurant au 1er plan de nos pensées. Il s’agit de créer, au sein de notre Association :
1°) Un comité de lecture réunissant autour du Rédacteur en Chef du Bulletin les auteurs des écrits destinés tant à l’intérieur de l’Association par la Voie du Bulletin, dont Monsieur MAIRE est l’Éditeur et dont il va nous parler. Avec, quand nous l’aurons l’Attaché de Presse.
2°) Une Commission historique limitée à un petit nombre d’autorités très fondées dans ce domaine, pour la prise en charge des nombreux aspects encore inexplorés du grand mystère humain de Jeanne d’Arc et de son épopée. Il s’agit donc là d’une oeuvre éminemment culturelle, opérant sur un programme de recherche bien établi, aboutissant à la ventilation des sujets à traiter en fonction des affinités personnelles de chacun. Et à l’exploration systématique du fond documentaire par les diverses sciences historiques.
3°) Une commission scientifique, elle aussi limitée à des autorités d’une compétence bien établie, et motivées pour une étude approfondie des mystères, relevant de la science, que présente la personnalité si riche et si particulière de Jeanne d’Arc, dans des domaines encore inexplorés. Déjà une approche est tentée qui débouche sur de fructueuses perspectives.
4°) Une commission Musicale. Cette réalisation si séduisante repose sur 2 nécessités :
a) Il existe actuellement un fond d’une richesse insoupçonné, de plus de 600 oeuvres musicales consacrées à Jeanne d’Arc, ce qui incite à une recherche approfondie des partitions exploitables à la gloire de la Pucelle.
b) Une chance providentielle nous met en possession de la « Marche » que les soldats Ecossais de l’armée de Charles VII exécutèrent le vendredi 29 Avril 1429 à 8 heures du soir, au moment où Jeanne d’Arc entra à cheval dans Orléans, à la tête de 200 lances pour y organiser la levée du siège.
Ce morceau, typique du style du Xvème siècle, est d’une grandiose simplicité martiale. Nous le choisissons comme un thème à adapter à diverses exécutions prestigieuses, pour en faire une sorte de « leimotiv » c’est-à-dire une représentation musicale de la Pucelle, bien propre à faire pénétrer par la voie sensorielle, les beautés du mystère qu’elle apporte dans l’humanité.
A cette double fin, la constitution d’une Commission Musicale composée d’un petit nombre d’autorités particulièrement choisies et motivées, s’impose de toute évidence. Les premiers jalons en sont déjà posés.
Un mot encore dans le cadre de ce rapport moral, au sujet du Bulletin, dont Monsieur MAIRE Pierre qui en a toujours été le soutien et l’Éditeur, va nous parler; pour vous dire d’abord ce que certainement, il ne vous dira pas.
C’est que pendant la longue phase dépressive qu’à subi notre Association du fait des décès successifs de ses autres fondateurs, le dernier en date étant celui de notre Vice Président le Cdt René Lecoq le 27 Juillet 1991 Monsieur MAIRE Pierre a assumé seul la survivance du Bulletin et, grâce à lui, de l’Association elle-même, jusqu’au moment où il décida de m’appeler à faire mon devoir, selon notre commune inspiration Johanique.
Je lui ai donc demandé de ne pas me laisser seul face à cette charge surtout morale, en acceptant à son tour la Vice-Présidence de l’Association.
Mais en plus, il était naturel et souhaitable qu’en raison de son efficacité dans la réalisation du Bulletin, il en demeure le patron, l’animateur et l’éditeur qu’il était déjà, avec l’aide et assistance d’un Rédacteur-en-Chef qualifié, en la personne de Melle Geneviève Esquier qui ajoute à un merveilleux dévouement à la grande cause qui nous est commune, le privilège d’une formation et expérience professionnelle que ses nombreux lecteurs ont déjà appréciés dans « L’homme Nouveau ».
Voici à présent ce que Monsieur Pierre MAIRE va vous dire de plus précis sur ce sujet, avant de vous présenter le Rapport Financier qui, en plus de son dévouement, bénéficie de ses hautes compétences professionnelles en cette matière si particulière.
Le « Bulletin », organe de communication et de promotion
Je remercie René Olivier de ses aimables propos mais, s'il faut tirer enseignement du passé , le plus important aujourd'hui, est de mettre en oeuvre les moyens qui nous permettront d'aboutir aux objectifs fixés.
En ce qui concerne le bulletin, René Olivier vous en a déjà dit beaucoup.
En 1994 nous avons atteint l'objectif fixé, c'est à dire la publication de 4 numéros. Vous avez dû recevoir celui du 4ème trimestre il y a quelques jours. Nous avons conscience de ses imperfections.
Geneviève Esquier dont René Olivier vient de vous parler, nous fait maintenant bénéficier de son savoir-faire. La mise en place d'un comité de lecture permettra d'insérer des signatures plus diversifiées et surtout tous nos amis sont appelés à nous soumettre : soit leur prose sur tout ce qui se rapporte à Jeanne d'Arc de près ou de loin, à nous soumettre leurs poèmes, pourquoi pas, nous en avons déjà publié de magnifiques.
- à nous soumettre tout texte découvert dans la presse-nationale et même inter-nationale,
- à nous relater ou nous envoyer les coupures de presse décrivant toute manifestation, fête, commémoration, cérémonie religieuse, liées à Jeanne d’Arc.
Notre bulletin doit être l'affaire de tous, il doit être l'écho de toutes les initiatives en faveur de Jeanne d’Arc. On parle main-tenant de communication partout. Sachons donc tirer les aspects positifs de ce siècle de la communication. C'est à dire, trans-mettre, vouloir transmettre l'information et pour nous, l'information qui nous intéresse, c'est à chaque fois qu'on entend où que l'on lit le nom de Jeanne d'Arc, d'ou qu'il vienne.
S'il est utilisé pour lui nuire ou ternir son image, nous pourrons alors confondre ces mauvais esprits, s'il est utilisé dans la vérité, alors nous aurons le devoir de diffusion.
Il faut aussi savoir utiliser les trésors que l'on possède et la collection des bulletins parus depuis 1953 en détient beaucoup parmi les plus beaux textes écrits sur Jeanne d'Arc.
C'est pourquoi je renouvelle l'appel lancé dans le dernier bulletin. Nous voudrions le concours d'un "passionné" de Jeanne d'Arc disons d'un ami de Jeanne d'Arc . Car, bien entendu, tous les amis de Jeanne d'Arc sont passionnés d'elle. Concours pour classer et référencer tous les articles publiés et pouvoir mieux les utiliser, éventuellement les actualiser et aussi les diffuser à nouveau.
Le téléphone et le fax de l'association sont à votre disposition.
1995 doit donc être l'année d'un certain épanouissement de notre bulletin, et aussi de ses lecteurs. Restons raisonnables, de 350 il faut qu'en janvier 1996 nous annoncions 500 abonnés. Si nous voulons bénéficier des avantages fiscaux et tarifs postaux accordés aux périodiques, nous devons atteindre 1000 abonnés peut-être pour 97 y serons nous arrivés.
La communication passe aussi par les diffuseurs. Soyons aussi chacun à notre place , un diffuseur du bulletin. Comment ne pas vouloir faire connaître notre Jeanne d'Arc, Sainte Jeanne d'Arc, à tous ceux qui on quelque intérêt pour nous.
Les voix qui résonnent jusqu'à chacune de nos oreilles et à notre coeur doivent nous mobiliser, nous faire sortir un peu de notre réserve, de notre confort peut-être, de notre timidité, et nous porter vers tous ceux pour qui Jeanne d'Arc apportera le salut.
Alors, oui! pour la communication comprise ainsi. Nous tenons a votre disposition des formulaires d'abonnement au bulletin et d'adhésion à l'association.
Et comme Jeanne d'Arc - disons -"En avant! - bataillons! - Dieu donnera la victoire". Bien sûr, la victoire du bien sur le mal.
Rapport financier
C’est très simple.
Au 1er janvier 1994, notre CCP contenait :
4.491,24 F
+
4.491,24 F
Nous avons encaissés en 1994 de cotisations et abonnements au Bulletin :
56.656,00 F
+
56.656,00 F
Nous avons dépensé :
- pour le Bulletin (impression et affranchissements)
39.000,00 F
- Fête de Ste Jeanne d’Arc
6.000,00 F
- convocations
3.000,00 F
- gestion du fichier
2.000,00 F
- affranchissements divers
2.000,00 F
52.000,00 F
-
52.000,00 F
Dettes au 1er janvier 1994
-
11.225,00 F
Dettes au 31 décembre 1994
2.077,76 F
Si le chiffres indiqués sont arrondis, sachez que c’est par défaut, grâce à la générosité de quelques amis chefs d’entreprises qui assurent la trésorerie pour couvrir les décalages entre les recettes et les dépenses.
Nous profitons de ce rapport pour rappeler que nous sommes en mesure de délivrer des reçus fiscaux à tout donateur, en bonne et due forme, sans avoir à utiliser de fausses factures...
Notre budget est modeste, mais notre ambition est grande et toute notre richesse réside dans notre volonté.
Nos convictions sauront surmonter les difficultés matérielles et obtenir les concours financiers nécessaire à la réalisation de nos objectifs.
Les Relations Publiques
Le développement de la connaissance de Jeanne d'Arc, complété par la propagation, à l'échelle universelle, des résultats obtenus, voilà bien les deux volets de la mission que c’est fixée notre association.
Autrement dit : recherche puis diffusion .
Notons dès à présent que si les progrès réalisés au profit de la connaissance sont importants et constants, en même temps les champs d'exploration s'étendent et se diversifient.
L’association, ne vivant pas en circuit fermé, exige donc un réseau extérieur.
Revenons à la Recherche et à ses domaines nombreux, scientifiques, artistiques ou même spirituels.
Nous devons découvrir des professionnels d'une réputation indiscutée, soit pour qu’ils participent à nos travaux, soit pour qu’ils authentifient les résultats.
Ensuite nous devons les convaincre de mettre leur compétence au service de la gloire de Jeanne d'Arc .
Pour la diffusion, nous disposons de trois outils .
- Le bulletin
- les publications
- les conférences.
Sur le bulletin, vous savez tout depuis l'exposé de Monsieur MAIRE.
- A propos des publications, le stock d'articles et d'ouvrages déjà prêts est important. C'est au stade de la distribution que se produit l'engorgement .
D'ou l'absolue nécessité de recruter cet attaché de presse, dont vous a parlé le Président, qui aiguillerait chaque papier en accordant son sujet à l'esprit du journal.
Une action de diffusion, mettant en jeu la presse de province, serait aussi à entreprendre .
Des actions analogues seraient à mener aussi en direction des éditeurs.
Enfin les conférences, dont certains d'entre vous ont déjà l'expérience.
Les relations Publiques ont en charge leur préparation, qui est déjà terriblement avancée , dès lors qu'ils ont été détectés: le correspondant puis les composants de l'auditoire.
- Le correspondant local : Dévoué, actif, connaissant son terrain.
Sur place, il assure les liaisons et poursuit l'organisation de la réunion, après que nous avons tous les deux, défini le plan et lancé le démarrage.
- Le public : Il ne viendra pas tout seul.
La conférence est annoncée aux groupes culturels, aux personnalités pouvant servir de haut - parleur et, le cas échéant, à la paroisse vouée à Sainte Jeanne d'Arc. Ainsi se forment quelques petits contingents d'auditeurs, qui au total, constituent un bon fond de salle .
La publicité, la presse, le bouche à oreille font le reste.
Ici encore, le correspondant a un rôle considérable. Il connaît les leviers qui animent les foules. L'occasion peut aussi se présenter de s'insérer dans un cycle de causeries sur des sujets très variés, qui rassemble périodiquement le même auditoire. La préparation alors consiste à prendre date.
Pour être en mesure de répondre aux besoins si diversifiés de l'association, il faut surtout - et seulement - maintenir constamment en alerte son radar branché sur la « fréquence Jeanne d'Arc ». Ainsi des occasions providentielles se révèlent-elles parfois, qui vous ouvrent des voies inattendues.
Ces relations à mener avec l'extérieur ne sont pas, vous vous en doutez maintenant, le seul fait du préposé, que je suis.
Chaque membre du chapitre y participe pleinement.
Et ce n'est pas tout .
N'omettons pas un acteur prépondérant :
-Vous- vous, l'affilié à l'association des Amis de Jeanne d'Arc.
Non seulement ceux qui ont pu et bien voulu participer aujourd'hui à notre assemblée mais tous ceux qui figurent sur nos listes et sans qui notre sphère d'influence serait terriblement limitée .
C'est aussi à vous à travailler pour Jeanne d'Arc puisqu'en adhérant vous avez décidé de la servir.
Dans des bulletins ultérieurs je reviendrai sur des suggestions ou des demandes à vous adresser mais réfléchissez-y et vous aurez les réponses avant moi .
En conclusion:
Visant toujours à l'extension du renom de Jeanne d'Arc, l'idée de manœuvre de l'association est d'atteindre le païen par l'intermédiaire du converti. Encore faut-il que le converti se veuille missionnaire.
Votre rôle est très simple mais impératif : Posez-nous le maximum de problèmes et aidez-nous à tous les résoudre.
Conclusion de l’Assemblée
Pour terminer cette Assemblée Générale en ouvrant sur l’avenir de notre Association une perspective plus vaste, nous avons réservé d’exprimer celles de nos intentions dont la réalisation à moyen terme, nous tient particulièrement à cœur.
Il s’agit de l’accomplissement de nos devoirs primordiaux vis-à-vis de notre sainte et glorieuse Pucelle, dans les deux domaines religieux et militaire qui la touchent de plus près.
Dans le domaine religieux
Notre premier devoir, selon une intention déjà annoncée, est de promouvoir, avec toute l’énergie requise, la reconnaissance formelle et sacramentelle à Jeanne d’Arc de la qualité de « Martyre ».
Cette reconnaissance doit impliquer en particulier, les privilèges liturgiques propres au culte des martyrs. Notamment, quel que soit le moment de l’année ou les circonstances des offices, les ornements sacerdotaux des célébrants et de l’autel ont la couleur du sang. Le sang des martyrs. Celle qui est aussi le symbole de leur suprême gloire céleste.
Cette reconnaissance doit prendre, de la part de l’Église, un caractère de rachat, pour le long et coupable retard que mirent les consciences ecclésiastiques assoupies pendant 5 siècles, pour s’apercevoir un jour, sous les révélations d’un simple savant rationaliste, intelligent et scrupuleux comme Jules Quicherat... que Jeanne d’Arc est une sainte....
Nous ne pouvons permettre que l’on attende 5 nouveaux siècles, pour achever dans cette juste apothéose, l’œuvre tardive de la canonisation.
Pour l’engagement et la poursuite de cette action, notre intention est donc d’instituer au sein de notre Association, une « Commission Ecclésiastique » réunissant un cénacle restreint de religieux éminent et formellement motivés, apportant le concours de leur compétence à la mise en forme canonique de notre initiative.
Notre second devoir, inspiré de la même pensée, de la même piété, concerne la béatification dont nous nous honorons d’être les promoteurs, de la mère Jeanne, Isabelle Romée.
Nous ne développerons pas ici les justifications de cette promotion de la 1ère initiatrice de Jeanne, dans la voie de l’héroïque sainteté.
Là aussi, il appartiendra à la Commission Ecclésiastique d’établir les mérites évidents de cette chrétienne magnifique qui se dressa seule, face à l’iniquité d’un jugement criminel, pour en laver l’honneur de la sainte... et celui de l’Église.
Enfin, toujours dans le domaine religieux, notre 3ème devoir nous impose d’introduire aussi avec le même cœur et selon les mêmes modalités, la béatification de celui qui accompagna Jeanne pas à pas, sur la route qui la conduisit au ciel, en passant par le champ de bataille : son fidèle aumônier, le frère Jean Pasquerel.
Dans le domaine militaire
Nos obligations, pour être d’une autre nature, ne sont pas moins grandes. Elle prennent, là aussi, curieusement, le caractère d’une réhabilitation de Jeanne d’Arc.
Car si l’héroïsme au combat, de cette jeune fille de 17 ans, ne fait de doute pour personne, il est un autre aspect de sa nature martiale dont la réalité et les richesses sont ignorées.
Ici, auprès de la sainte, c’est « Jeanne d’Arc Chef de Guerre » qu’il faut restituer dans l’intégralité de ses talents militaires inspirés, qui firent d’elle, sur le champ de bataille, le premier Chef de Guerre de son temps et la restauratrice de l’Art militaire au XVème siècle.
Cette oeuvre de restitution, la plus urgente sans doute car la réalité historique s’impose d’elle-même, est déjà commencée.
Elle se propage dans les cénacles intéressés où la plus grande partie de nos publications et nos conférences remarquablement organisées par le Colonel de La Ville Baugé militent dans ce sens. Nous y sommes frappés par la réceptivité de nos auditoires militaires comme ici même, mardi dernier devant un plein Amphithéâtre d’Officiers d’Etat- Major.
S’il reste beaucoup à faire dans cette voie, nous avons bon espoir d’aboutir à court terme, à une radicale transformation de la conception de Jeanne d’Arc dans les pensées de nos contemporains.
Nous devons donc, pour cette partie de notre missions, continuer dans la même voie. Nos prochains travaux, visant à une efficacité toujours plus grande, auront pour thèmes de présenter Jeanne d’Arc sous chacun des aspects si riches de sa personnalité militaire, dans des domaines où elle fait, avec un éclat particulier, figure de novatrice, citons simplement à titre d’exemple :
* « Jeanne d’Arc créatrice de l’action psychologique » ou encore
* « Jeanne d’Arc introductrice de l’usage de l’Artillerie en rase campagne ».
Telles sont les grandes lignes de l’action exaltante, à laquelle sont conviés, par leurs nobles motivations, tous les membres de notre Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc.
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