Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Christine de Pisan La Poétesse de Jeanne d'Arc
Jeudi, 05 Avril 2012 12:01





"La poétesse de Jeanne d'Arc Christine de Pisan"



Christine de Pisan fut tellement l'amie de Jeanne d'Arc, et le poème qu'elle lui consacra est si beau, que nous lui devons un hommage particulier. Nous le ferons en révélant par quelques traits, la place éminente qu'elle occupe dans l'histoire et la culture du XVème siècle.



Par son talent d'écrivain, Christine de Pisan prend place dans nos pensées, au niveau supérieur auquel accédait, déjà deux siècles et demi plus tôt, la première poétesse de notre langue. Il s'agit de celle qui écrivit sous le nom de Marie de France, et dont l'identité demeura inconnue, jusqu'à ce qu'un hasard nous la fit découvrir, en nous révélant qu'elle était en fait, la très savante et gracieuse comtesse Marie de Champagne.(1)



En plus de leur commun talent pour les lettres, ces deux grandes dames eurent le même mérite d'élever à son plus haut sommet l'idéal de la femme du Moyen Age, selon les conceptions fastueuses de l'Amour Courtois.



Née à Venise en 1363, Christine de Pisan était la fille d'un astrologue italien, Thomas de Pisan. Venu en France, cet homme cultivé devint le médecin et conseiller du roi Charles V. Christine vécut ainsi son enfance dans l'ambiance chevaleresque de la cour, dont elle rendit parfaitement les moeurs et usages dans son ouvrage écrit en 1403 pour le plus jeune frère du roi, Philippe-le-Hardi (2) :"Le livre des faits et bonnes moeurs du sage roi Charles Quint." Ce trait de plume magistral fit d'elle, au niveau des grands chroniqueurs du temps, la première historienne française.



Dans sa prose comme dans ses vers, Christine de Pisan a sû, autant par sa position morale que par son talent, relever le symbole de la féminité héroïque dont elle défend les vertus, au moment de la décadence de l'Amour Courtois.

"Raison, Droiture et Justice" sont les trois vertus dont elle fait l'apologie dans son "Traité de la cité des Dames", en un style riche, familier, spirituel, révélant l'un des esprits les plus intelligents et cultivés de son temps.



On comprend ainsi qu'après onze années passées dans la tristesse et le recueillement d'un veuvage où "Seulette m'a mon doux ami laissée" et où "Seulette sui et seulette vueil estre", les formidables victoires de Jeanne d'Arc retentissant sur l'Europe comme des coups de tonnerre, aient réveillé en elle l'élan d'enthousiasme qui enflamme les vers  de son célèbre "Dite de Jeanne d'Arc", le seul poème écrit  du vivant de la Pucelle. La description du couronnement de Charles VII qu'elle y ajouta ensuite, rend merveilleusement l'atmosphère de l'événement.



Jeanne d'Arc; Christine de Pisan; l'épopée guerrière; la percée littéraire; l'esprit chevaleresque; la restauration morale et culturelle de la femme au Moyen-Age, dans l'éthique de l'Amour Courtois... c'est tout un ensemble indissociable de hautes valeurs... que nous aimons.



René OLIVIER.





(1) L'homme Nouveau 1069-1070 - 1er Août 1993;13.



(2) C'est le jeune héros de Poitiers "Père gardez-vous à droite - Père gardez-vous à gauche Premier duc de Bourgogne.