Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Le quartier de Jeanne d'Arc à Paris
Jeudi, 05 Avril 2012 13:25





LE QUARTIER DE JEANNE D'ARC A PARIS




Il se signale tout d'abord par une élégante statue de bronze de la Pucelle, juchée sur un haut piédestal de pierre, boulevard Saint-Marcel au confluent des rues Jeanne d'Arc et Dumeril. (XIIIème arrondissement).

De petite taille, toute armée mais à pied et tête nue, Jeanne, le regard vers le ciel, maintient de la main gauche son écu posé sur un gabion.

L'avers de l'écu porte les figures, stylisées, de son blason mais sans en respecter la composition. Sur le revers, les inscriptions de : Orléans - Patay - Reivas - 1429.



Tenant son étendard de l'autre main, elle écrase du pied droit un fer, prolongé de quelques maillons de chaîne. Une longue huque, fendue pour être portée sans gène à cheval, lui bât les jambes, tombant jusqu'à terre.



Sur la marge verticale, au bas du bronze, les inscriptions : CHATROUSSE 1886 et, sur une autre face, THIEBAUT Frères, Fondeurs.

Le piédestal, très simple, porte seulement : Jeanne d'Arc - 1412-1431.



Les ouvrages sur les sculpteurs datent souvent cette statue de 1881.



Peut-être a-t-elle été réalisée en 1881 par Chatrousse et fondue seulement en 1886. Simple hypothèse de ma part, admise jusqu'à l'avis pertinent à recevoir d'un contradicteur éclairé.

Emile, François, Chatrousse sculpteur et écrivain est né le 06 mars 1829, à Paris dans l'Ile Saint Louis, d'une famille originaire du Dauphiné.

A onze ans et demi, il entre chez un graveur-ciseleur de bijoux. Ayant du goût pour la sculpture, il ira souvent, jeune, au Jardin des Plantes, se former au dessin en prenant les animaux pour modèle.



Elève de Rude et d'Abel de Pujol, il débuta au Salon en 1848 et fut médaillé en 1863 (3ème classe), 1864 et 1865.



Pour plusieurs églises parisiennes, il sculpte des statues de Saints dans le marbre ou la pierre et sa statue de Portalis est au palais du Conseil d'Etat. Il a orné de figures les façades de l'Hôtel de Ville et du Théâtre du Châtelet, à Paris. Les musées d'Anvers, de Sète, de Dunkerque et de Nancy, entre autres conservent plusieurs de ses oeuvres.



Il fut aussi critique d'art pour plusieurs publications.



Il mourut à Paris, le 12 Novembre 1896.



Sa statue du Boulevard Saint Marcel, baptisée "Jeanne d'Arc libératrice de France", a été présentée au Salon de 1887.

Une de ses répliques, en bronze également, a été placée en 1891, dans la Maison de la Légion d'Honneur à Saint Denis.

Le modèle en plâtre, exposé au Salon de 1886 a été donné par l'Etat au Musée d'Orléans.

Enfin une réplique en marbre a figuré à l'Exposition Universelle de 1900.

Mais ce n'est pas la seule oeuvre de Chatroussse, qui ait Jeanne pour modèle :

"Jeanne d'Arc et Vercingétorix", projet de monument aux martyrs de l'indépendance nationale. Plâtre Bronzé présenté au Salon de 1887 et rejoignant ensuite le Musée de Clermont-Ferrand.

"La Sainte de la Patrie", alors qu'elle ne sera canonisée qu'une trentaine d'années plus tard. Buste en marbre (Salon de 1891) qui appartient à Monsieur K... (?), à Mulhouse.



Le modèle en plâtre a figuré au Salon de 1890.

Que la statue de Chatrousse ait été érigée au bout de la Rue Jeanne d'Arc n'a rien pour vous surprendre. Mais flânez un peu dans cette partie du XIIIème arrondissement. Vous vous retrouverez dans des endroits familiers (Rues de Domremy, de Patay, de Reims) ou parmi vos connaissances (Rues  Baudricourt, Dunois, Lahire, Rue de Richemont, Rue Xaintrailles).

Serait-ce pour commémorer un passage de Jeanne avec son armée dans cette zone, qui était encore hors des murs à son époque ? Je ne le pense pas. A ma connaissance, elle n'a jamais approché Paris que sur ses limites Nord.



Nous devons ces dénominations à deux courants de la fin du siècle dernier.



La notoriété de Jeanne d'Arc réapparaît après des siècles d'oubli, sauf de la part des Orléanais qui ont commémoré et fêté chaque année la délivrance de leur ville.



Après la diffusion des travaux de Quicherat, Monseigneur Dupanloup, Évêque d'Orléans, engage les démarches qui aboutiront à la reconnaissance par sa Sainteté Léon XIII, en 1894, de Jeanne d'Arc comme Vénérable.



En second lieu et surtout à partir de 1842, la construction des ateliers, des dépôts et des lignes de chemins de fer, comme leur exploitation se développe à un rythme très rapide, nécessitant un surplus de main d'œuvre dans la capitale. La Compagnie du Palais-Orléans (le célèbre P.O.) recrute nombre d'ouvriers et de cheminots, allant les quérir jusqu'à son terminus et ses environs.



Ce nouvel apport de population s'installe dans un quartier parisien qui, à l'époque, se développe et où, dans le choix de l'appellation des rues, il sera tenu compte de son origine.

Ouverte en 1854, la Rue de l'Église sera rebaptisée dix ans plus tard Rue Jeanne d'Arc (1864) et les voies environnantes rappelleront son épopée.

Pour écarter toute équivoque mais en dehors de l'histoire du XVème siècle, une ruelle à la limite Nord-Est de ce secteur recevra même le nom de Rue du Loiret.





Jacques de La Ville Baugé





N.B. :   Les commentaires sur Chatrousse ont leur source dans le Bénézit et le Lamy.

Monsieur Bachelot, vice-président de la Société d'Histoire et d'Archéologie du XIIIème arrondissement, a bien voulu me confier quelques renseignements sur son quartier.