A SAINTE JEANNE D'ARC
Des marches de Lorraine au bûcher de Rouen,
Telle une souveraine tu survoles le temps.
Humble paysanne d'un lieu très retiré,
Fille de Jacques d'Arc, d'Isabelle Romée,
Rien ne pouvait présager une vie d'aventure,
Cet environnement n'annonçait telle augure.
Vint ton adolescence et tes voix te hélèrent :
Des malheurs de la France, son douloureux calvaire,
La guerre de cent ans, le pays occupé
De par les Bourguignons, leurs amis les Anglais.
« Jeanne quittes ce lieu, va délivrer la France,
Redonnes à nos armées espoir et confiance,
Conduis le Dauphin Charles par beaucoup ignoré,
Au berceau de ses pères pour y être sacré » !
Malgré ses réticences, tu vainquis Baudricourt
Qui t'offrit une escorte pour chemin sans retour.
Tu reconnus le Prince vêtu de faux atours,
Lui dévoilas des faits, seuls à sa connaissance.
Tes desseins, tes paroles lui donnent l'Espérance.
Avec de rudes chefs te voici donc guerrière,
Leur imposes le respect, leur apprends la prière.
Tu marches au combat, tu délivres Orléans,
Fais respecter les morts, fais comprendre aux vivants
Que la guerre est toujours cruelle et meurtrière
Et que dans le combat nul ne doit outrager
La conscience humaine et doit la respecter.
Victoire après victoire, tu conduis donc à Reims
Le gentil Dauphin Charles pour le sacre Divin.
Par cet auguste geste ta mission s'accomplit.
Tu continues la lutte soutenue et suivie
Pour délivrer la France et qu'ainsi s'accomplisse
L'annonce par tes voix du prochain sacrifice
Qui va, tôt donner, pour ton Dieu, pour la France,
Leçon de courage, de vertu, entière obéissance
Qu'un 'serviteur du Christ doit donner ici-bas
Lorsque la destinée lui impose le choix.
Jeune fille mystique, âme privilégiée
Que l'évêque CAUCHON à mort fit condamner,
Tu fais ressurgir ce dévouement suprême
Qui est une leçon, révélant à nous-mêmes,
Cette unique grandeur qui devrait ici-bas
Compter dans toute vie: la Patrie et la Foi.
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