Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Autour de L’ILE-BOUCHARD avec sainte Jehanne d’Arc

Le nom de cette charmante localité bâtie sur les deux rives de la Vienne est surtout connu pour l'apparition de MARIE à quatre jeunes filles du pays le 8 décembre 1947.

Mais pour l'amateur d'Histoire plus ancienne, c'est aussi le souvenir d'une autre jeune fille qui vint en ces lieux où elle passa la nuit du 5 au 6 mars l429. Et l'affaire n'est pas mince car il s'agit de la venue d'une Sainte : JEHANNETTE de Domremy, (1) autrement dit Sainte JEHANNE d'ARC.

Remontons dans le temps : le jeudi 3 mars 1429 Jehanne et son escorte de six cavaliers venus de Lorraine avec elle, arrive à Ste Catherine de Fierbois. De là elle fait écrire aussitôt une lettre au Dauphin CHARLES VII qui se trouve dans la ville royale de Chinon. Le courrier royal Collet de Vienne part au galop porter la lettre dont JEHANNE attend vainement la réponse toute la journée du lendemain. La Pucelle passe la journée du vendredi 4 mars à Ste Catherine de Fierbois et entend trois fois la messe au cours de cette même journée. La première messe à laquelle assista Jehanne fut celle du matin dans l'église de Ste Catherine qui à cette époque était moins grande que celle que nous connaissons. La deuxième messe fut célébrée dans la partie de l'aumônerie(2) qui comportait une chapelle dont on voit encore de nos jours la grande baie gothique à l'est. C'est dans cette partie que se trouvait en 1998 le bureau dans lequel les pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle faisaient authentifier leur titres de pèlerins avec le cachet traditionnel conservé en ce lieu (3).

Ce village de Ste Catherine se trouvait depuis l'origine sur l'un des grands chemins menant à St Jacques de Compostelle.

Enfin ce même vendredi, qui était premier vendredi du mois (4), Jehanne assista à une troisième messe, à nouveau dans l'église. Sainte Jehanne d'Arc a fait la navette entre l'église et l'aumônerie, passant à chaque fois devant la superbe maison de moyen-âge dite maison du Dauphin.

Collet de Vienne revint sans la réponse, donc pas de sauf-conduit ; Jehanne décida de passer outre et de se présenter devant la porte fortifiée dite Porte de Verdun à Chinon. La petite troupe passa donc une dernière nuit à Ste Catherine, et le samedi 5 mars Jehanne monte à cheval ; suivie de son escorte elle quitte l'aumônerie, prend à droite le chemin de Comacre, encore à droite devant le château du même nom et continue par l'étroite route de Saint-Epain (5). Approchant de la petite chapelle monolithe de Notre-Dame de Lorette une forte averse de pluie surprend nos cavaliers et oblige JEHANNE à s'abriter dans la chapelle. L'averse passée elle remonte à cheval et poursuit son chemin jusqu'à Saint- Epain. Quittant ce bourg, a-t-elle pris la petite D 8 à travers les bois de Boizé, ou bien la route d'Avon-Les-Roches en passant au pied du vieux château de Crissay-sur-Manse proche de la collégiale des Roches Tranchelion ? Le premier parcours semble plus probable. En tous cas elle arrive à l'ILE-BOUCHARD par Crouzilles.

La PUCELLE met pied à terre à l'Ile-Bouchard. Elle pénètre dans la vieille église Saint-Gilles par la porte nord démurée depuis peu (1990). On franchit cette porte en passant sur la Pierre des Morts, grande dalle précédant le seuil de la porte. Jehanne fit oraison dans la vieille église, priant avec ferveur Saint Gilles le Patron des lieux, Sainte Catherine (d'Alexandrie), Sainte Marguerite (d'Antioche) et surtout la Vierge Marie à laquelle elle offre un cierge. Cinq siècles plus tard la Vierge apparaîtra en ce même lieu à quatre jeunes filles de son âge.

Jehanne passe à l'Ile-Bouchard la dernière nuit de sa longue chevauchée depuis Vaucouleurs. Elle loge dans ce quartier Saint-­Gilles, dans une maison proche de l'église. Les recherches à ce jour n'ont pas pu déterminer le lieu exact où la Pucelle a dormi. Mais qu'importe, le souvenir de JEHANNE est là.

Enfin le dimanche matin 6 mars 1429 JEHANNE d'ARC remonte à cheval pour la dernière étape qui est courte (4 lieues et demi). Ses épreuves ne sont pas terminées: peu avant Cravant-les-Coteaux elle déjoue une embuscade dont les gens de pays ont gardé mémoire. La petite route à peu près droite serpente soudain entre des roches et des paquets de fougères. C'est là que l'attendent une escouade de spadassins à la solde de Georges de la Trémouille, ministre et conseiller de CHARLES VII. Il s'agit d'un traître complice de la politique anti-française du Duc de Bourgogne.

Collet de Vienne avait apporté deux lettres pour le Dauphin : celle que lui avait remis Robert de Baudricourt au départ de Vaucouleurs et celle que lui avait remis Jehanne à Ste Catherine de Fierbois. La venue de la Pucelle était attendue de toute la population de CHINON. La Trémouille différa de deux jours la remise des lettres au Dauphin et mit à profit ce délai pour monter une embuscade afin de se défaire de cette fille qui suscitait tant de confiance et d'enthousiasme chez les sujets de Charles VII.

Un moment émouvant de la chevauchée de Jehanne d'Arc est celui où, après avoir quitté CRAVANT, elle aperçoit au loin sur une éminence les hautes tours et les pignons aigus d'un grand château dominant la ville de CHINON. Elle sent que le terme de sa chevauchée est proche; Collet de Vienne pousse son cheval près de celui de JEHANNE et lui dit : « C'est dans ce château, Jehanne, que le Dauphin t'attend ». Ce que l'on voit de nos jours de ce même endroit se réduit à des ruines majestueuses, mais le pignon de la grande salle où JEHANNE fut reçue se dresse toujours bien haut. C'est au niveau du hameau de Narçay que la vue porte jusqu'à Chinon, et la campagne à cet endroit-là en 1998 n'avait pas dû changer beaucoup depuis le XVème siècle et nos yeux peuvent contempler ce qu'elle a vu elle-même.

Les cavaliers ralentissent le pas en approchant de Chinon : il faut se présenter en bon ordre devant la ville royale. Voici la porte de Verdun : elle est fermée et bien gardée. Jehanne n'a pas de sauf-conduit pour pénétrer dans la ville, mais le sergent de garde connaît Collet de Vienne, courrier royal, et fait baisser le Pont-Levis. Jehanne et son escorte pénètrent dans la ville à l'heure de midi : les cloches sonnent l'Angélus pendant que le cheval de la cavalière martèle de ses quatre fers les pavés de la vieille rue Haute Saint Maurice. Les clochers des églises (St Mexme, St Etienne, St Maurice) se répondent dans la musique de leurs cloches :

SAINTE JEHANNE D'ARC ENTEND SONNER TOUTES LES CLOCHES DE CHINON.

Paul Henri Foucaud.

(1) c'est le prénom que la petite fille reçut sur les fonts baptismaux

(2) et non point hospice ni prieuré comme ont écrit des historiens.

(3) l'aumônerie avait été bâtie pour héberger ces pèlerins.

(4) c'était un jour particulier de dévotion comme pour les catholiques d'aujourd'hui.

(5) ce chemin est maintenant coupé par la RN 10. côté Ste Catherine le chemin disparaît en partie sous le terrain de camping d'une colonie de vacances hollandaise depuis 1999.