Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Eglise paroissiale Saint Jean Baptiste de Villemoirieu (Isère)
Jeudi, 05 Avril 2012 13:01

EGLISE PAROISSIALE SAINT JEAN-BAPTISTE

VILLEMOIRIEU (ISERE)





Cette statue en plâtre représentant "Jeanne au bûcher" est une œuvre de L.G. DEPREMARTIN; il s'agit d'un projet pour une sculpture en marbre choisie en 1910 par le Comité de Réparation Nationale à Jeanne d'Arc, qui souhaitait élever à Rouen un monument expiatoire à la Pucelle d'Orléans, béatifiée l'année précédente. Exposé en 1911, le programme ambitieux de l'architecte E. FOUQUET, connu par une gravure de L.A. GAFFRE, prévoyait que l'œuvre  définitive serait placée dans une niche.



Le sculpteur semble avoir réalisé plusieurs maquettes. Dans celle de VILLEMOIRIEU, Jeanne est attachée au poteau par une corde à laquelle l'auteur envisageait de substituer une chaîne. D'autre part, la croix que la jeune femme pressait contre son cœur paraissant trop raide dans la version précédente, l'artiste proposa de la remplacer par un simple croisillon de bois, aujourd'hui disparu.



DEPREMARTIN a choisi de représenter ici les derniers instants de la vie de Jeanne, lorsque, prête à expirer, elle incline la tête et lève les yeux au ciel. Son corps s'affaisse en un mouvement d'agonie plein d'abandon, que l'archevêque  de Rouen, Mgr PETIT DE JULLEVILLE qualifia de "lascif"! Les flammes qui consument la tunique jettent une ombre tourmentée sur la partie basse de la sculpture, contrastant avec la douceur du visage de la victime et conférant à l'œuvre une tension dramatique.



Nous sommes loin ici des "Jeanne d'Arc bien peignées, bien pommadées, tenant un tas d'ustensiles de guerre en or, "décrites par Henry de Montherlant en 1910. Le sculpteur dit ne pas avoir voulu représenter la guerrière "fièrement dressée comme un défi à la douleur", mais la martyre dans toute la vulnérabilité de sa nature humaine. Elle est proche en cela de l'iconographie romantique. Par ailleurs, cette œuvre s'inscrit pleinement dans un courant de dévotion qui, dix ans avant la canonisation de la bergère de Domremy, allie le retour à une vision historique se voulant fidèle aux textes médiévaux et une spiritualité se développant autour de la figure, johannique. Ainsi, cette statue trouve-t-elle un écho dans le poème de Paul CLAUDEL où Jeanne est comparée à "une flamme déracinée du bûcher".



Texte et photo : Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Canton de CREMIEU (Isère) 1998.