Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Les postes Saint Honoré - la Place André Malraux - la Cour Jeanne d'Arc
Jeudi, 05 Avril 2012 13:29




LES PORTES SAINT HONORE - LA PLACE ANDRE MALRAUX

LA COUR JEANNE D'ARC





Pour une meilleure compréhension de l'ensemble, mieux vaut que je dissocie les péripéties de Jeanne d'Arc dans ce quartier, du récit des modifications d'emplacement ou d'appellation de certains de ses lieux caractéristiques.



Relevant l'existence du bas-relief de Real del Sarte situé rue Saint-Honoré, Madame Goniche nous résume toute la question.



L'ECHEC DEVANT PARIS

163, rue Saint-Honoré

PARIS 1er

Le 8 septembre 1429



A la hauteur du n°163, rue Saint-Honoré, PARIS 1er, s'ouvrait dans l'enceinte de Charles V, la porte devant laquelle Jeanne d' Arc fut blessée, le 8 Septembre 1429.



Paris est alors tenu par les Anglais.



L'armée de Charles VII est campée à Saint Denis.



Avant de venir attaquer la Porte Saint-Honoré, à la tête d'une avant-garde, Jeanne s'arrête quelques instants pour se recueillir au petit sanctuaire de Saint-Denys-de-La-Chapelle ( cette église est située au 16, rue de la Chapelle, Paris 18ème).

La forteresse est défendue par un fossé plein d'eau que Jeanne d'Arc et ses hommes s'efforcent de combler avec des fascines. Comme Jeanne mesure avec sa lance la profondeur de l'eau, un trait d'arbalète lui déchire la cuisse. Elle reçoit les premiers soins dans une maison qui occupait l'emplacement du n°4 de la Place André Malraux, tandis que sa troupe bat en retraite.



Aujourd'hui, sur la façade de l'immeuble, entre 2 fenêtres du 1er étage :


LA TETE CASQUEE DE JEANNE D'ARC



soulignée d'inscriptions relatant le siège de Paris, où elle fut blessée :



« ICI S'ELEVAIT LA PORTE SAINTE. HONORE

PRES DE LAQUELLE

JEANNE D'ARC FUT BLESSEE

LE 8 SEPTEMBRE 1429 »



La ville de Paris, par des panneaux en forme d'écu sur les lieux d'événements importants ou sur les emplacements d'anciens monuments, informe le passant de ce qui relève de l'histoire de tel ou tel quartier.



Ici, à l'aplomb du bas-relief, le texte : « Porte Saint-Honoré - ouverte en 1380 dans l'enceinte de Charles V, la seconde Porte Saint-Honoré formait un carré d'un étage, flanqué à chaque angle par une tour ronde.

Jeanne d'Arc y tenta une offensive le 8 Septembre 1429 pour reprendre Paris aux Anglais. Mais elle eut la cuisse percée d'une flèche alors qu'elle sondait le fossé rempli d'eau pour le faire combler avec des fagots... La porte fut démolie en 1636... »



Blessée, Jeanne d'Arc fut-elle transportée Place André Malraux ?



Hillairet (1), qui a étudié de près les environs du Palais Royal, se demandait à propos de la déambulation d'un amoureux de Paris : « Peut-être notre promeneur s'attarda-t-il à rechercher la vieille chaumière à l'enseigne des Genets, où Jeanne d'Arc avait été transportée après sa blessure lorsque, le 8 Septembre 1429, elle avait attaqué la Porte Saint-Honoré pour délivrer Paris des Anglais, maison que l’on situe vers le 4 de notre Place du Théâtre Français (2)... »



Mise à part la remarque de Madame Goniche citée précédemment, je n'ai pas relevé sur cette évacuation d'autre allusion, qui aurait permis d'en mieux situer l’endroit. Cette halte est plausible car, à l'épreuve physique de sa blessure s'ajoute, dans l'instant, le choc moral de la mort de son page Raymond, tué à côté d'elle.



En tout cas, Jeanne reprit rapidement ses esprits car le colonel de Liocourt, sans évoquer la moindre pause, nous la montre s' activant et bataillant jusqu' à ce que, à la nuit tombée, on la ramène de force à la Chapelle.(3)



La ville de Paris possède l'ensemble d'un pâté de maisons, dont fait partie un immeuble anonyme et paisible, hébergeant surtout des bureaux :



Le 15 de la Rue de Richelieu.



Que Jules Grévy y ait habité, seul détail retenu et cité à la Mairie du 1er comme dans les ouvrages spécialisés, ne lui ajoute aucun éclat.



Poussez la porte cochère et traversez le porche. Vous serez surpris à la vue d'une plaque bleue: « Cour Jeanne d' Arc », baptisant ainsi une courette sans élégance.



Une mosaïque (1 mètre de haut sur1,50 mètre de large) y a été posée.

Elle s‘inspire d’une inspiration célèbre des Vigiles du Roi Charles VII, de Martial d’Auvergne (1484).



Une plaque de pierre gravée précise . « Ici, le Jeudi 8 Septembre 1429, Jeanne d' Arc fut blessée en donnant l'assaut qui devait délivrer Paris ».

Aucune autre indication n'oriente le curieux sur l’origine de cette décoration.



Le Collège Jean Baptiste Poquelin, Rue Molière, (4) bénéficiait, voilà une quinzaine d'années, d'un principal cultivé et à l'esprit aigu.

Se sachant dans un secteur riche en souvenirs, il s'est enquis de l'histoire de son établissement et de son emplacement, sans a priori sur la ou les périodes intéressantes.



Passionné par ses découvertes, il n'a cessé de les approfondir, jusqu' à se retrouver à cheval sur le « dos d'âne ».



Le colonel de Liocourt (3) -[Page 221] nous explique, en effet, a propos de : « ...l'enceinte récente de Charles V. La muraille, couronnée d'un chemin de ronde crénelé porté sur encorbellement en pierre, était flanquée tous les 120 mètres d'une tour rectangulaire. Elle était précédée de deux fossés l'un rempli d'eau baignant sa base, [32 mètres de large], l'autre sec et séparé du premier par un dos d’âne » [3 mètres de large].

Pour nous repérer sur le terrain, rappelons-nous que la Pucelle ne s'est pas attaquée directement à la Porte mais à une tour de l'enceinte, bien que le boulevard ait été pris d'assaut par le seigneur de Saint-Vallier et sa compagnie.

Ayant consulté et confronté un maximum de documents et de plans, Monsieur ALGRAIN, le Principal, en arrive à juste titre à conclure que sa cour occupe l'endroit du dos d'âne où était Jeanne, quand elle reçut le vireton d'arbalète.



Il se prévaut alors de la haute compétence de Madame Régine Pemoud, qui se rend sur place et authentifie ses théories sur le plan historique.



Le collège est déjà en ébullition. Chacun s'active au service de la mémoire de la Pucelle. Monsieur le Principal a décidé de matérialiser le souvenir de cet événement de toute première importance. Les adultes comme les élèves participent avec enthousiasme à sa réalisation, sans nuire au déroulement des activités scolaires régulièrement prévues au programme.



La professeur d'arts manuels se procure comme modèle une reproduction très agrandie de la gravure des Vigiles du Roi Charles VII ; les élèves découpent et assemblent les éléments qui composeront la mosaïque.



Monsieur Algrain obtient d'un Lycée Technique l'élaboration de la pierre avec la gravure des inscriptions.



Dans un grand magasin, il fait confectionner sur le type de celles des noms de rue, la plaque « Cour Jeanne d'Arc ».



Plusieurs personnalités participaient à l'inauguration le 22 Mai 1987, dont le Maire du 1er Arrondissement, qui dévoilait la plaque avec Monsieur Algrain. Pour ce dernier ce fut, dit-il lui-même, un grand moment, le couronnement de la longue période vécue là car cette cérémonie précédait de peu son départ pour la retraite.

Les « Amis du Centre Jeanne d'arc » d'Orléans ont été tenus au courant par un bref compte-rendu, paru dans leur bulletin sous la signature de Clovis Duveau, une relation de Monsieur Algrain.



L'histoire et la rumeur s'accordaient déjà pour situer la zone sur laquelle Jeanne d'Arc avait été blessée.



Compte tenu des connaissances acquises sur la position de la Porte Saint-Honoré, sur l'orientation des fortifications, leurs éléments constitutifs et leurs dimensions, connaissances confirmées par des fouilles entreprises pour des travaux urbains, ce point avait été précisé sur plan (5) mais : en fonction de repères fourmis par l'enceinte de Charles V.



Pour mieux comprendre la localisation de cet endroit sur le terrain, au milieu des diverses adresses que je vous ai citées, il faut savoir que le fond de la cour du 4 Place André Malraux jouxte la Cour Jeanne d'Arc (15 rue de Richelieu), elle-même fermée par la cloison du réfectoire du lycée J .B .Poquelin (4 rue MolIère). Autre anomalie qui réduit les distances, la  numérotation de la Rue de Richelieu saute du 3 au 15.



En conclusion, il nous faut reconnaître que c'est à une initiative privée, aux recherches très poussées d'un passionné et à une réalisation collective d'amateurs ardents que Paris doit la localisation exacte et son marquage sur le terrain d'un événement primordial de son histoire.



Sans parler de la fierté que le quartier devrait tirer de ce résultat, au moins en le citant dans les renseignements fourmis sur l'immeuble, quelle a été la diffusion donnée à cette découverte par les autorités compétentes ?



Jugez-en par vous-même. A part les lecteurs du bulletin d' Orléans, qui d' entre nous avait connaissance de la cour Jeanne d'Arc et de tout de qu' elle représente ?



Monsieur Algrain et son collège ont rendu un service insigne à la cause de la Pucelle.



J.de La Ville-Baugé





NOTES :



(1) Jacques HILLAIRET : La rue de RichelIeu. 1966. Page 13



(2) Depuis quelques années, la place du Théâtre Français a été rebaptisée Place André Malraux.



(3) Colonel de Liocourt : La Mission de Jeanne d'Arc. Tome II : L'exécution-Nouvelles Editions Latines. Page 225.



(4) Pour ceux qui ne connaissent pas ce quartier, les rues Molière et de Richelieu forment avec la place André Malraux un triangle rectangle de 150 m de haut et de 50 m de large.



(5) Guy LE HALLE -Les fortifications de Paris (Horvath) plan a la page ~1. HOFFBAUER- Paris à travers les âges. Plan au chapitre: Palais-Royal.