Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Que Votre Règne vienne

Lumineux !

« Le Royaume de Dieu a existé sur la terre au Paradis terrestre... Il a été détruit par le péché», quand l'homme s'est volontairement soumis au joug de Lucifer.

Remontant jusqu'aux origines, Monseigneur Delassus (1) avec une logique indiscutable et une rare clarté rend évidente la royauté de Jésus-Christ sur le monde et, au XVème siècle le rétablissement de cette loi, fondamentale par Jeanne d'Arc.

Dès la fin du Vème siècle la reconnaissance et l'application de ce principe se confondront avec l'aventure spirituelle de la France.

I - NOTRE SEIGNEUR

Souverain maître de toute sa création, Dieu investit son Fils de l'autorité suprême sur le ciel et sur la terre :

  • en tant que Créateur: « Et par lui tout a été fait » (symbole de Nicée)
  • en tant que Médiateur: « c'est par lui que nous avons accès au Père » (Eph.II.18)
  • en tant que Souverain Prêtre: « Tu as consacré Prêtre éternel et Roi de l'Univers ton fils Jésus-Christ Notre Seigneur ». (préface de la messe du Christ-Roi).

« Lorsque le Christ offre à Dieu son sacrifice, il le fait au nom de toute la création et toute la création le fait avec lui ». (Mgr Delassus. Page 10).

  • en tant que Rédempteur: par droit de rachat et de conquête pour tous les hommes sans exception.
  • Rachat: « Le sang du Christ est le prix... C'est pour l'univers entier que le Christ a payé un tel prix » (Saint Augustin).
  • Conquête: « Il nous a arrachés à la puissance des ténèbres » (Coloss.l.13) .

Ainsi affirmée indéniablement la royauté du Christ sur la terre, quel sera le moyen de la diffusion de ce précepte et celui de son application ? La persuasion, origine de la Foi.

Le royaume s'établit par une doctrine : « La semence c'est la parole de Dieu » dit Notre Seigneur Jésus-Christ (Luc VIII - 11).

Il se propage au fur et a mesure que les mœurs deviennent chrétiennes, que la civilisation chrétienne se substitue à la civilisation païenne et, là où le Pape est écouté et l'Évangile observé, Jésus-Christ règne dans l'état.

Mais partout où l’Hôte divin du tabernacle n'a point pris possession du pays, Lucifer et ses démons règnent toujours. Et donc, jusqu'à l'avènement de Notre Seigneur Jésus Christ, le genre humain tout entier, à l'exception d'un tout petit peuple dépositaire de la promesse, (2) fut et demeura sous l’empire de Satan.

De cette autorité suprême, incontestable, découle tout pouvoir humain. Qu'il soit familial, professionnel, politique, il doit être exercé mais ne peut être qu'une délégation reçue du ciel.

Jésus, lui-même, le signifiera à Pilate, qui ne le comprendra peut-être pas: « Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut » Jean 19 -11.

 

Il - L'ANTIOUITE

Au contraire, chez les païens, la puissance est rapidement assimilée à la divinité et, à Rome, l'Empereur recevra personnellement tous les honneurs dévolus aux dieux. Malgré l’extension de la religion catholique, en dépit de son enseignement, après que Constantin en 313 aura rendu aux chrétiens la liberté de leur culte, la conception de l'état ne se modifiera pas. Elle ne se réfèrera pas au Christ-Roi mais restera attachée à la personne de l'Empereur. (3)

Les Barbares enrichiront encore la complexité de la situation, prenant, au cours de plusieurs siècles, la place des Romains, dont l'Empire se dilue, en même temps que s'affirment l'importance et le rôle de l'Église catholique.

Guizot, dans son « Histoire Générale de la civilisation en Europe » dira: « Si l'église chrétienne n' avait pas existé, le monde entier aurait été livré à la pure force matérielle ». (cité par Mgr Delassus -page 99).

 

III - CLOVIS

Dans son « Clovis » (Fayard-1996), Michel ROUCHE montre les divers courants de peuplades et les sédentarisations suivant les époques.

A partir de la Scandinavie, les Goths déferlent et s'installent dans toute l'Europe actuelle. Ils sont chrétiens, certes, mais hérétiques puisqu'ariens.

Heureusement pour la suite, un agglomérat païen de restes de tribus, venues de l'Est et décimées par les Romains s'est établi entre le delta du Rhin et la Somme. Les Francs sont restés fidèles au culte de Wotan.

Chez les Germaniques, vous expliquera Michel Rouche, même chez ceux qui étaient habitués à la discipline romaine, tous les guerriers combattaient à pied, à l'exception du roi, monté sur un cheval blanc, au milieu d'eux.

Incarnation de son dieu, c'est la figure emblématique du roi-prêtre, dont la fureur guerrière est divine. Bref, il est invincible.

Or, à Tolbiac en 496, la situation pour les troupes de Clovis, roi des Francs Saliens, devient catastrophique, d' où le serment au Dieu de sa femme. L’étude de ce serment est passionnante mais dépasse le cadre de cet exposé. Disons pourtant que la défaite montrerait le délaissement de Clovis par ses divinités, donc la perte de tout pouvoir. C'est ce que lui réserve l’avenir immédiat sur le terrain.

Il engage alors, toujours dans le même esprit païen, un contrat avec une autre puissance divine: la victoire contre le baptême. « On aurait tort d'imaginer qu'il est déjà converti ». (Clovis - page 258).

Coup de théâtre: le roi des Alamans est tué, la panique se répand immédiatement chez l’ennemi qui s'enfuit.

Clovis est alors confronté à une question fondamentale: qui donne la victoire ? Quelle est la source du pouvoir ?

Sa progression spirituelle sera longue, se heurtant à de nombreux obstacles. L'Église est en pleine lutte entre Rome et Constantinople. Des épreuves personnelles l'écartent du Dieu de Clotilde. Il ne sera convaincu que par les miracles qu'il verra se réaliser le 11 Novembre 498, fête de la saint Martin, à Tours sur la tombe de ce saint, au retour d'une expédition malheureuse à Bordeaux.

Alors pénétré par la foi, il décide de se faire baptiser mais un an sera encore nécessaire avant la cérémonie de Reims à Noël 499. C'est en effet cette date qu'annonce Michel Rouche contrairement à Mgr Delassus qui s'en tient à l'année généralement citée de 496.

Les deux auteurs sont pourtant d'accord sur le fond, puisque Rouche conclut: « Le roi des Francs... franchissait le pas qui le faisait entrer dans la sphère chrétienne d'un pouvoir délégué par Dieu ». (page 281).

Peu avant son baptême, Clovis était anxieux de l'attitude de ses antrustions, sa garde personnelle, ses plus fidèles compagnons. A peine eut-il commencé à leur parler que tous clamaient vouloir suivre son exemple et se convertir. « Pour le reste de l'armée, elle n'eut pas à se prononcer. Depuis la conquête de la Gaule romaine elle comprenait au moins autant de chrétiens que de païens » (Mgr Delassus page 104).

Bien qu'on le dise souvent - et même Mgr Delassus emporté par son élan - Clovis n'a pas été sacré le jour de Noël. Le sacre des rois a été instauré par Pépin le Bref en 752.

Il n'en reste pas moins que le Chrême était indispensable à Saint Remi pour la confirmation de Clovis et des baptisés du jour, la liturgie administrant à l'époque les deux sacrements successivement dans la même cérémonie.

Or le clerc apportant l'Huile Sainte de l'extérieur était bloqué par la foule. L'archevêque se mit en prière et, en réponse, vint la Colombe avec la Sainte Ampoule, accompagnée d'autres prodiges dont chacun fut témoin.

Cette tradition est rapportée par plusieurs auteurs, dont Hincmar, archevêque de Reims en 845, que cite abondamment Mgr Delassus.

A propos du sacre, l'auteur rappelle que l'Église attachait une importance toute particulière à cette cérémonie pour les Rois de France.

Le Chrême utilisé était celui du sacre des évêques auquel étaient ajoutées quelques gouttes tirées, avec une aiguille d'or, de la Sainte Ampoule.

Lorsque plus tard d'autres monarques, à l'exemple de la France, demandèrent à Dieu sa bénédiction, il ne leur fut accordé que l’Huile des catéchumènes.

Cette considération notoire pour la France vient de l'évolution spirituelle de Clovis qui a choisi, en toute connaissance et de sa pleine volonté, le catholicisme. « Si Dieu n'avait suscité Clovis contre les Ariens, la France catholique n'aurait pu naître » écrit Mgr Delassus.

La mission spécifique de la France, reçue par Clovis avec son baptême et d'inspiration divine, ressort des exhortations transmises au « fondateur de l'unité française », (page 111) par le pape et plusieurs autres saints prélats.

Elle l'érige, lui, son peuple et leurs descendants en premier soutien de la propagation du règne de Notre Seigneur dans le monde, en défenseur de l'existence et des droits de l'Église universelle et en protecteur du trône de Saint Pierre et de son titulaire.

Cette mission sera souvent rappelée aux successeurs de Clovis.

 

IV - PHILIPPE LE BEL

Le premier bouleversement se cristallise huit siècles plus tard. Il aura été amorcé dès le XIIème siècle par l'École de Bologne et ses Glossateurs, qui remettent à l’honneur le droit romain, le proclamant la plus belle expression de l'intelligence et de la raison et donc applicable toujours et partout.

La loi humaine, telle que la concevait l'Antiquité, va à nouveau s'opposer à la loi chrétienne d'inspiration divine.

Le souverain, empereur ou roi, refusera au Pape le droit de contrôler et de juger ses faits et gestes sous l'éclairage de la morale chrétienne, comme le Vicaire de Jésus Christ le fait de tout autre fidèle.

Sous la très mauvaise influence de ses « Légistes » Philippe Le Bel engage une longue lutte contre Boniface VIII qui, avant de mourir à Rome le 8 Octobre 1303, aura excommunié Philippe IV.

Durant ce conflit la nation toute entière sera derrière son Roi. Même le Tiers État, qui aura pu s'exprimer, Philippe Le Bel ayant réuni les États Généraux pour la première fois. (1302)

Dans son testament Saint Remi, l'archevêque du Baptême, prophétisait gloire, puissance et bonheur à la France, quand elle serait fidèle à sa mission.

« Si quelque jour, ajoutait-il, l'un des membres de cette famille royale ... rendant le mal pour le bien, usurpe, ravage ou détruit les églises de Dieu ... parce qu'il a aimé la malédiction, la malédiction retombera sur lui, parce qu'il a refusé la bénédiction, la bénédiction lui sera refusée ... que ses jours soient abrégés et qu'un autre exerce l'autorité royale » .

Le châtiment sera à la mesure de ce programme.

A quarante-six ans, Philippe est enterré à Saint Denis après de très dures souffrances morales : le poids de l'excommunication et les drames familiaux.

Encore ne connut-il pas la mort de ses trois fils après des règnes brefs, l'inconduite de leur femme et l'absence d'héritier, provoquant le changement de dynastie. La nation, unie dans la sanction comme elle l'était dans la faute, subira, elle, la Guerre de Cent Ans à partir de 1337.

 

V - JEANNE D’ARC

Une guérison miraculeuse suppose un malade reconnu comme incurable. C'est le cas de la France.

De par la constitution française, le roi ne pouvait aliéner le royaume, nommer son successeur ni déshériter celui qui était désigné par la coutume nationale.

Le traité de Troyes est donc nul de plein droit.

Pourtant, le roi l'a signé, le Parlement l'a ratifié, et donc à la mort de Charles VI la France sera absorbée par l'Angleterre.

Dans tout le pays français et parfois même à l'étranger, d'ardentes prières publiques et privées sont organisées pour implorer Dieu pour le salut du Royaume.

En réponse, la Providence refusera de perdre l’outil qu'elle s'est forgée pour la propagation de sa doctrine et la défense de sa représentation terrestre. Elle suscite Jeanne d'Arc qui, au prix de son martyre, lèvera enfin l'anathème porté contre la France aux jours de Philippe Le Bel.

Dans son Panégyrique du 8 Mai 1863 à Orléans, le Cardinal Mermillod (prélat suisse, évêque de Fribourg) disait: « Une âme peut méconnaître son baptême mais elle ne peut l’anéantir. L'empreinte est ineffaçable. Il en est ainsi d'un peuple ». Mgr Delassus met en évidence la dilection du Christ pour la France: « Tandis que notre nation était entrée dans la voie de perdition (à la suite de Philippe Le Bel), Il fit pour elle ce que jamais Il n'a fait pour aucune autre: la protéger et la maintenir en tant que nation par un miracle.

On le vit, et c'est la seule fois dans l 'histoire du Christianisme, déléguer quelqu'un - et quel délégué ! une paysanne de 17 ans - pour défendre en Son nom, officiellement, un peuple contre un autre peuple, une dynastie contre une autre dynastie...

La mission authentique de Jeanne d'Arc est la preuve de la mission authentique de la France ».

De l'histoire complète de Jeanne d'Arc, étudiée par Mgr Delassus, nous ne retiendrons que quelques-unes de ses citations ou de ses conclusions, rarement relevée ailleurs.

  • Ainsi en est-il de la désignation par la Pucelle, au nom de Dieu, du légitime monarque de la France et de la confirmation de la filiation tout à fait régulière du Dauphin lors de leur première entrevue à Chinon (4) L'auteur tire cet enseignement, selon Henri MARTIN : « La loi salique en recevait la plus éclatante confirmation. Le ciel faisait connaître par un miracle celui qui devait en bénéficier et il allait par une suite de miracles le mettre en possession de son droit. En dehors de la race de David, jamais dynastie n'a reçu une pareille consécration ». (page 247).

  • Ayant détaillé l'étendard, Mgr Delassus l’explique. « La bannière de Jeanne, c'était Jésus-Christ, roi, conduisant son armée à la bataille ...Il (l'étendard) représentait aux yeux de tous l’objet de sa mission : Jésus, roi du monde, reconquérant son royaume de prédilection, la France et se manifestant au monde qu'Il tient en sa main comme le roi des nations, plus encore que des individus ». (Mgr Delassus page 291). Aussi, l'auteur apporte-t-il une raison à l'épisode célèbre de l'étendard au contact des murailles des Tourelles, signal pour Jeanne du dernier assaut: « Jeanne, la queue y touche ». C'était Jésus Christ livrant l'invincible forteresse aux soldats de son envoyée.

  • Parmi toutes les conséquences du passage fulgurant de la Pucelle dans l'Histoire, l'auteur relève cette pensée de Gabriel Hanotaux : « N'a-t-elle (Jeanne d'Arc) pas fait quelque chose d'infiniment au dessus de toute réalisation matérielle en reforgeant l'âme française de son temps et pour tous les temps ». Elle a fait reprendre à la France conscience de ce qu'elle est, de ce que la grâce de Dieu l'a faite.

Après Jeanne d'Arc et Charles VII, ses successeurs exprimeront avec plus ou moins de netteté le principe de la royauté de Notre Seigneur mais il s'y référeront toujours et conserveront, toujours aussi, le sens de la mission si particulière de la France.

 

VIl - LES REPUBLIOUES

Contrairement à Philippe Le Bel qui ne cherchait qu'à soumettre le pouvoir ecclésiastique au pouvoir royal, la Révolution française aura pour but premier la disparition de la religion.

La mort de Louis XVI n'est due qu'à son refus de participer à cette liquidation, en n'adoptant pas la Constitution Civile du Clergé.

Au cours du temps, la contagion anti-religieuse gagnera l'Occident et ses diverses zones d'influence mais elle suscitera, à l’époque révolutionnaire comme plus tard, des réactions admirables : en Vendée, dans le Midi, au Tyrol quand en 1809 Andreas Hofer s'opposera pour la défense de la religion aux Franco-Bavarois de Napoléon, au Mexique à partir de 1926 avec les Cristeros (5).

A l'occasion de calamités, d'autres régions ont aussi montré des sursauts de piété.

A toutes les périodes, lorsque la peur le saisit, l’homme retourne vers ses divinités, précédemment familières. Les prières publiques et privées précédant l'entrée en scène de la Pucelle ont été évoquées.

La fin de divers conflits a vu s’épanouir une floraison d'Églises votives : les Montmartrois doivent leur Basilique aux Prussiens de 1870 et la Basilique Sainte Jeanne d'Arc à Paris (Saint Denys de La Chapelle) est la concrétisation du vœu du Cardinal Amette, en septembre 1914.

Revenant, après ce détour, au livre de Mgr Delassus, celui-ci, consterné par la désaffection religieuse progressive du siècle précédant la publication de son ouvrage est pourtant animé d'une grande espérance en une intervention divine qui, selon le mot de Gabriel Hanotaux « reforgera l'âme française ».

Il voit, là, la mission posthume de Jeanne d'Arc, établissant à nouveau le règne social de Notre Seigneur, selon le titre qu'il a choisi.

Il cite une curieuse remarque de Joseph de Maistre, tirée des « Considérations sur la France » (1814) :

« ...Tout vrai philosophe doit opter entre ces deux hypothèses : ou qu' il va se former une nouvelle religion ou que le christianisme sera rajeuni de quelque manière extraordinaire ».

La deuxième hypothèse se révèle fausse, malgré Vatican II.

La première verrait-elle alors un début d'application dans l'information relatée par Correspondance Européenne (6), selon laquelle un sanctuaire doit être construit pour « la convergence générale des Églises dans un Christ universel qui les satisfera toutes » ?

Les « Églises » comprennent tous les cultes du monde, y compris animistes et païens. Ils auront tous, bien entendu, la même importance, aucune religion ne devant être considérée comme supérieure à une autre.

Cette aimable communauté s'installerait, avec l'appui entier des autorités catholiques locales, à Fatima.

Sur les plates-bandes de la sainte Vierge !!!

 

VIII  - LE PRESENT

Quoique ce ne soit en rien dans l'esprit du jour, il convient d'affirmer la réalité des deux conceptions de l’origine du pouvoir, sachant l'impossibilité de trouver une position intermédiaire.

Le pouvoir vient d'En Haut. Le souverain le gère au nom d'un Autre.

Ainsi le dit Jésus et le pensent Clovis, ses successeurs, tout le Moyen-Age et l'Ancien Régime.

Le pouvoir vient du peuple qui le délègue à ses représentants ou le remet à un autocrate.

Ainsi le pensent l’Antiquité, la Révolution française, les démocraties.

Sous le régime monarchique, la France pendant des siècles a appliqué un système social d'esprit chrétien. D'autres formes de gouvernement le permettent aussi à condition que la mentalité locale le comprenne.

La République Équatorienne, indépendante en 1830, vit dans les troubles et les coups d'état permanents.

Pour ramener la prospérité et la paix, qu'il conservera tant qu'il sera au pouvoir, Gabriel Garcia Moreno, avocat de grande culture historique et religieuse s’appuie sur la doctrine sociale de l'Église. Soutenu par une large part de la population, il sera Président de la République de 1861 à 1865 et de 1869 à 1875.

En fin de mandat, il va être réélu puisque ses concurrents s'effacent d'eux même devant sa popularité et son efficacité.

Ses ennemis irréductibles, libéraux et francs-maçons, n'ont d' autre solution que de l’abattre.

Le 6 Août 1875 il tombe sous les coups de revolver et de machette.

Le pays retrouve le désordre et l'instabilité. (7)

Quelles seront les voies que retiendra la Providence pour que la France retrouve la notion de sa mission et le sens de l’action à mener pour tenir sa promesse ?

En tout cas ce retour à la foi et au comportement anciens lui a été annoncé par plusieurs sources autorisées.

Parmi toutes les références citées par Mgr Delassus, retenons la parole de sa Sainteté Pie X aux évêques de France qu'il venait d'élever à la dignité cardinalice en Novembre 1911 : « le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se convertira et retournera à sa première vocation ». Page 346.

Ceci suppose un retournement complet des mentalités actuelles et même une prise de conscience profonde chez les plus enclins a espérer « que Votre règne arrive ». Combien de bons catholiques, au lieu de la reporter à la fin du monde, croient possible la réalisation assez prochaine de ce souhait, lorsqu'ils le forment plusieurs fois par jour ou, lorsqu'à la messe du dernier dimanche de l'année liturgique, ils fêtent le Christ Roi ? (8)

A l'exception près, seuls en sont persuadés nos prêtres et religieuses missionnaires.

Dans sa conception de la doctrine du Christ Roi, le Cardinal Pacelli, légat du Pape Pie XI enseignait à chacun : « C'est là la grande, l'imposante tâche qui nous incombe ici-bas, à nous les enfants du royaume: restituer à l'autorité du Christ son empire sur l'individu, la famille, la société civile et la communauté internationale ».

Plus tard, Souverain Pontife, il fera ressortir la responsabilité des peuples, donc de chaque citoyen, et le discernement impératif à exercer dans le choix des dirigeants et de leur politique (9).

Le dernier mot reviendra à Guizot, le calviniste, que cite Mgr Delassus dans son introduction (10) :

« Dans les premiers jours de 1879, un socialiste - c'était la signature qu'il se donnait dans la REVOLUTION FRANCAISE - se montrait plus éclairé.

« Le monde moderne, disait-il, est placé dans cette alternative: ou l'achèvement de la Révolution française, ou le retour pur et simple au christianisme du moyen âge »

(Page XII)

J. de La Ville Baugé.

(1) Monseigneur Henri Delassus : « La mission posthume de la bienheureuse Jeanne d'Arc et le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ » Éditions Saint Rémy. Publié en 1913.

La qualité de l'expression fait que certaines phrases du texte ci-dessus sont tirées directement du livre.

L'ouvrage est disponible à: Diffusion de la Pensée Française (D.P.F.) BP 1 - 86190 Chiré en Montreuil et à la Librairie Duquesne Diffusion 27, avenue Duquesne 75007 PARIS.

(2) Le peuple hébreu

(3) Constantin, sur son lit de mort (337) se convertira mais à I'hérésie arienne.

(4) Confirmée par le Professeur Leveel dans son article du N° 34 (2005) de la revue chinonaise « Connaissance de Jeanne d'Arc ».

(5) Les amis de Jeanne d'Arc -Bulletin na 176- page 17 Lecture et Tradition -N° 305-306-2002 D.P.F. -voir Note (1).

(6) Correspondance Européenne -N° 112- 20 Avri12004. Via G. SACCONL 4/b -I 00196-Rome Tél: 0039-06- 3233370-Fa.x : 003906- 32110310 Information relayée par Lectures Française. Na 569- 2004 page 35 DPF voir note (1)

(7) Lecture et Tradition a consacré sa revue n° 229-230 de Mars-Avril 1996 à Gabriel Garcia Moreno, d'après la biographie écrite pal-le R.P. Berthe en 1888. D.P.F. voir note (1)

(8) « Mgr Delassus, avant de publier son livre, n'a pas officiellement célébré la fête du Christ Roi. Elle a, en effet, été instituée par l'Encyclique Quas Primas de sa Sainteté Pie XI, en 1925 ».

(9) Lecture et Tradition -Na 329-330- Juillet Août 2004- Pages 58 et 60 D.P.F. voir Note (1)

 

(10) Je recopie textuellement ce passage de Mgr Delassus car, selon Larousse, Guizot serait mort en 1874.