Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Une statue de Jeanne d'Arc déplacée 110 ans après
Jeudi, 05 Avril 2012 13:43

 

 

 

Une statue de Jeanne d’Arc déplacée, 110 ans après.


Notre Association connaît bien la basilique Ste-Jeanne d’Arc, dans le quartier de La Chapelle (Paris, 18ème), édifiée en accomplissement d’un vœu datant de septembre 1914, à la veille de la bataille de la Marne. Elle fut consacrée en 1964, mais sa façade est restée inachevée : deux fois moins haute que prévu et sans aucun signe distinctif, elle se présente comme une muraille nue avec quelques rares ouvertures.

En janvier 2004, la paroisse a soumis à la Ville de Paris un projet d’aménagement visant à rendre ce sanctuaire mieux identifiable : pose d’une grande croix de bronze plaquée contre la façade et d’une inscription en lettres de bronze (« basilique Sainte-Jeanne d’Arc »), aménagement du parvis (dallage et plantation d’arbustes) et, enfin, installation devant la basilique de la statue de Félix Charpentier Jeanne à l’étendard qui se trouve devant l’église mitoyenne, St-Denys de la Chapelle, depuis 1894, l’année où Jeanne fut proclamée Vénérable.

Ce projet a été favorablement accueilli par les services municipaux, qui n’ont cependant pas pu dégager les crédits nécessaires… Toutefois, une première étape a été réalisée le 20 juillet 2004 : un camion-grue a placé la statue devant la basilique. Ce fut un événement dans le quartier, qui suscita quelques réactions négatives d’anciens habitants chagrinés de ne plus voir la statue « là où elle avait toujours été ». Mais aujourd’hui, tout le monde s’accorde à estimer qu’elle est maintenant mieux mise en valeur et qu’elle donne du sens à la façade muette de la basilique. Elle fait face aux automobilistes venant du nord-est, qui entrent dans Paris par la Porte de la Chapelle. Jeanne apparaît en protectrice de Paris, en ce lieu où elle vint, en 1429, et où nul ne doute qu’elle pria pour la ville et pour ses habitants.


20 juillet 2004. La statue de Jeanne se trouve maintenant au pied de la tour de droite de la basilique. (Photos Claude Avanthey).


Qu’exprime cette sculpture ? Certains y voient la sérénité et la détermination de la jeune fille sûre de sa mission divine. D’autres la jugent méditative, en train de songer à ses futurs combats. Certains se bornent à la trouver inexpressive...

Selon l’abbé H. Polack, curé de St-Denys de 1910 à 1919, c’est le lieu où elle est placée qui donne son sens à la statue : dans le village où Jeanne résidait lorsqu’elle a subi un échec devant Paris. Il écrivait :

« Il est une image de Jeanne à Paris, au nord de la ville, en un obscur faubourg, qui ne parle pas de victoires, qui ne porte pas d'épée, dont le regard est voilé de tristesse.


« Jeanne à l’étendard » de Félix Charpentier (1858-1924), statue mise en place en 1894 devant l’église St-Denys. Elle a été fondue aux frais de la paroisse, qui tenait à marquer le souvenir du passage de Jeanne d’Arc. Il en existe deux autres exemplaires (à Dommartin le Franc et à Sainte Catherine de Fierbois), le premier datant de 1888.


Ah ! de Reims Jeanne eut voulu qu'on courut à Paris et qu'on en délogeât le roi d’Angleterre : tant que Paris est entre les mains des Anglais, la France n'est pas délivrée, le roi n'est pas le Roi ! Mais on tergiverse, on intrigue et ce n'est qu'aux premiers jours de septembre qu'on arrive à Saint-Denis. Jeanne impatiente s'avance, elle établit son camp autour d'un humble village qu’on appelle : La Chapelle, à cause d'un sanctuaire vénéré de Sainte-Geneviève. Béni sanctuaire! c'est là que Jeanne, presque délaissée des hommes, vient s'agenouiller et verser des larmes.

L'ardente prière qui monte de son cœur ! Les larmes amères qui coulent de ses yeux ! Cependant elle se relève, car jamais elle ne faiblit. Le 8 septembre, elle donne l'assaut à la Porte Saint-Honoré ; elle est blessée, on la ramène au camp de La Chapelle. Le Roi ne lui permet pas de tenter un nouvel effort.

Alors, elle entra une dernière fois dans cette petite église pour prier et verser des larmes. Comme le Christ au jardin de Gethsémani, elle dut dire : « Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne ». Elle s'en fut à Saint-Denis déposer son armure. La retraite commença. Jeanne s'en allait vers son calvaire de Rouen.

Elle est toujours debout l’église de Saint-Denys de la Chapelle, où Jeanne d'Arc pria et versa des. larmes, et près du portail se dresse une statue.

Ce n'est plus l'image de la Victoire. Pas de coursier

fringant, pas d'épée nue, levée en signe de triomphe ; le regard n'est plus radieux comme aux jours d'Orléans et de Reims; il n'est plus même levé vers le ciel, on dirait que les voix ne se font plus entendre. Non ; son regard est voilé d'une infinie tristesse, parce que les Français qu'elle voulait sauver sont des ingrats qui l’abandonnent.

Son regard s'arrête sur cette terre aride qui ne lui réserve plus que des ronces et des épines. Son regard se replie sur elle-même, elle écoute en son cœur, les voix qui lui murmurent que l'heure a sonné de donner sa vie, dans un martyre sans gloire, pour assurer à la France le salut définitif.

Et laissant son épée, puisqu'il n'y aura plus pour elle de victoires guerrières, elle tient embrassé son étendard béni, gage de la victoire immortelle que Dieu lui réserve dans le Ciel et que la France lui prépare à travers les siècles.

Elle est belle et parlante la statue de Jeanne d'Arc qui se dresse au portail de Saint-Denys de la Chapelle!

Ah! Français, Parisiens surtout, venez prier dans cette église, venez déposer des fleurs au pied de cette statue. C'est ici que vous comprendrez qu'une nation n'est grande et prospère que quand elle reconnaît Dieu pour son maître et se soumet à ses lois. C'est ici que vous apprendrez de Jeanne d'Arc comment par la vertu, la sainteté, et le don de soi, on attire les miséricordes divines sur son pays. »

Jacques FRANCOIS