LES ECOSSAIS DE JEANNE D'ARC
A la mémoire du Major Félix Moorat (1917-1975) écossais de père, français de mère, Officier britannique attaché à l'O.T.A.N. , digne descendant de ses ancêtres, compagnons de Jeanne d'Arc.
Si le patronyme Lescot peut avoir, en quelques rares exceptions, le sens de "mis en liberté, délivré", il témoigne plus généralement, en langue d'oc comme en langue d'oïl, du pays d'origine de son titulaire : l'Écosse. Il y a donc de très sérieuses raisons pour que les porteurs de ce nom (1) soient les descendants de ceux qui, très nombreux au temps de Jeanne d'Arc, combattirent vaillamment à ses côtés. Ils sont, même inconsciemment, la vivante mémoire d'une histoire marquée par une longue alliance d'intérêts, de confiance et, malgré peut-être quelques ombres, d'amitié réelle et profonde avec notre pays. Dès le XIVème siècle en effet (2), l'Écosse qui n'avait par la suite jamais oublié son annexion de 1292 à 1328, par l'Angleterre, s'était engagée contre elle dans une alliance avec le roi de France.
"L'Écosse, selon le R.P. Ayroles, était notre alliée naturelle et devait nous donner un appui constant."(3) Et, bien qu'Henri IV, roi d'Angleterre (1367-1413) ait fait enlever traîtreusement son prince héritier en 1405 et l'ai retenu prisonnier jusqu'en 1422, les liens entre les deux pays s'étaient maintenus malgré de dures convulsions internes dans le royaume d'Écosse. C'était le temps aussi de la grande pitié au royaume de France, dérisoire peau de chagrin dont le futur Charles VII n'était plus considéré que comme le roi de Bourges. En son extrême détresse, le malheureux prince faisait appel à des troupes mercenaires qui constituaient les effectifs les plus importants de son armée : espagnols, aragonais, castillans, lombards, bretons, gascons (4) ...Mais le plus grand nombre venait d'Écosse où les levées atteignaient parfois jusqu'à six mille hommes, placés le plus souvent sous le commandement de chefs prestigieux, tels que le comte de Buchan, fils du régent Albany, ou Jean Stuart, comte de Darnley, de famille royale, connétable d'Écosse, c'est-à-dire chef suprême de l'armée nationale.
"C'était, dit Michelet, (5) les plus mortels ennemis de l'Angleterre; on pouvait compter sur leur haine autant que sur leur courage."
Parmi les contingents d'Écossais, il faut encore citer un prêtre, Jean Kirkmichaël, ou Jean de Saint-Michel, dont je reparlerai plus loin, et deux chroniqueurs, eux aussi hommes d'Église : Walter Bower, moine, puis abbé de Saint-Colomb en son pays, auteur de quatorze livres réunis sous le titre de "Scoto chronicon" où il consacre à Jeanne d'Arc un long passage admiratif et un moine de Pluscardin, rédacteur d'une chronique latine qui, en dépit de ses erreurs, est très élogieux pour la Pucelle d'Orléans. Il indique notamment que l'Écosse et la France ont vécu en grande amitié, depuis le règne de Charlemagne jusqu'à son époque. Le moine de Pluscardin précise aussi qu'il a toujours suivi Jeanne dans ses campagnes, depuis le commencement de sa mission jusqu'à son supplice. Les liens avec l'Écosse étaient tels que, dans son livre "Hardiesse des rois et empereurs", Pierre Sala, mort au début du XVIe siècle, relate ainsi les souvenirs de Guillaume Gouffier, seigneur de Boisy, confident intime de Charles VII:
" Étant en extrême pensée, le roi entra un matin en son oratoire et là, il fit en son cœur, sans prononciation de paroles, une humble requête et prière à notre Seigneur, que, s'il était vrai fils descendu de la noble maison de France et que le royaume dût justement lui appartenir, il lui plût de le lui garder et défendre ou, au pis, de lui donner la grâce d'échapper sans mort ou prison et qu'il se fut sauver en Espagne ou en Écosse dont les rois, de toute ancienneté, étaient frères d'armes et alliés des rois de France."
Et, après la désastreuse "journée des harengs" et une tentative du duc de Bourgogne (7) pour rallier à son parti les villes de Lyon, Angers, Tours et Bourges, Charles VII, désespéré arrêta de se préparer le plus activement qu'il pourrait à se rendre près du roi d'Écosse, Jacques, le premier de ce nom... S'approchant de la Rochelle où son intention était de s'embarquer, il s'enferma, en changeant de résidence, dans la ville la plus forte de la France entière dont le nom est Poitiers." (8) Mais c'est à ce moment que, selon ce même auteur, qu'il est prudent de ne citer qu'avec certaines réserves, à cause de ses erreurs, (9) le secours lui vint du ciel par Jeanne d'Arc. Il n'existe cependant pas de lumière sans ombre, ni d'harmonie sans dissonance. Le R. P. Ayroles en donne ce témoignage: "On surnommait les Écossais de voleurs de moutons et de sacs à vin. D'un insupportable orgueil, pleins de mépris pour les Français, leur anéantissement presque total à Verneuil (on en fit venir d'autres) fut regardé comme une compensation de la défaite. On se racontait que, s'ils avaient été victorieux, ils se proposaient d'égorger tous les nobles qui restaient en Anjou, en Touraine, en Berry, de s'emparer de leurs châteaux, de leurs biens, de leurs titres et de leurs femmes." (10) La Bergère de Domremy n'a-t-elle pas dit, de son côté, à Jean de Metz, avant le départ de Vaucouleurs:" Il n'est personne au monde, ni roi, ni duc, ni fille du roi d'Écosse, ni d'autres, qui puissent recouvrer le royaume de France; il n'y a pour le royaume, de secours qu'en moi."(11) Mais cette parole n'était nullement dirigée contre nos alliés. Elle s'appuyait seulement sur ce qu'avaient prophétisé ses voix. A l'époque, les fiançailles du petit Dauphin, le futur Louis XI, avec Marguerite d'Ecosse, qui devait effectivement devenir son épouse, venaient d'être concluses. Les deux enfants n'avaient pas l'âge de raison. Charles VII avait dû tirer argument de cet événement joyeux pour soutenir le courage et la fidélité de ses derniers partisans. Par contre, la Pucelle avait réagi de la même manière que lorsqu'elle brisa l'épée de Sainte-Catherine-de-Fierbois sur le dos d'une ribaude quand un Écossais lui ayant un jour donné à comprendre qu'elle avait mangé d'un veau dérobé, elle en fut très courroucée et se mit en devoir de frapper pour cela ledit Écossais." (12) La dernière réserve que j'ai tenu à exprimer à l'égard des Ecossais concerne le prêtre évoqué plus haut. Jean Kirkmickaël, d'abord chanoine de la collégiale Saint- Aignan d'Orléans, en fut élu évêque par le Chapitre, en 1426, sous le nom franchisé de Jean de Saint-Michel. Mais il quitta la ville après le défaite de Rouvray-Saint-Denis (12 février 1429), en même temps qu'un certain nombre de capitaines et de notables, ce qui déplut très fort aux Orléanais. Il ne semble pas qu'il eut repris possession de son siège épiscopal au moment de la délivrance d'Orléans. On le voit toutefois reparaître à Reims, lors du Sacre du roi où il tint la place éminente de l'un des quatre pairs ecclésiastiques dissident. On peut donc supposer qu'il n'aurait pas gravement démérité puisqu'on lui avait réservé un pareil honneur, en dépit de la réaction d'humeur de ses diocésains. On comprend que ceux- ci aient gardé le souvenir glorieux de leur évêque Saint-Aignan qui, en 451_ presque mille ans auparavant_ avait été jusqu'à Vienne, (en ce qui deviendrait la province du Dauphiné pour chercher le secours des légions d'Aetius et sauver sa ville d'Attila et de ses Huns. Et, devant le silence des historiens à cet égard, nous en sommes réduits à nous demander si, contrairement à Jeanne et à son étendard, Jean de Saint-Michel n'aurait pas été à l'honneur sans avoir été, préalablement, à la peine. L'Ordo du diocèse d'Orléans mentionne Jean VI de Saint- Michel comme 81ème évêque, de 1426 à 1438. Je ne pense pas cependant que les critiques, mêmes justifiées, qu'on peut faire à certains Écossais puissent ternir la réputation d'une armée entière et, sans doute aussi d'une population déjà intégrée de longue date et dont il subsiste de nos jours une descendance, ni faire oublier les éminents services et le sang généreusement versé en ces temps si tragiques de dévastations, de massacres, de pillages et de viols, de gibets croulants comme arbres fruitiers de bonne saison, de peste foudroyante ou de suppurantes écrouelles, et de ces milliers de vivants sans visage et sans mains, physiquement excommuniés par la gangrène argentée de la lèpre. En 1421, la victoire de Baugé fut pratiquement due aux Écossais. Il en périt un grand nombre à la défaite de Cravant, comme à celle de Verneuil où fut tué Buchan qui était devenu connétable de France, ce qui, même si la notion de patrie était encore assez vague, indique des liens assez étroits avec nos alliés d'outre-Manche. A Rouvray- Saint- Denis, alors que les Anglais s'étaient retranchés derrière leurs trois cents chariots de harengs protégés par le tir meurtrier de leurs redoutables archers, Jean Stuart, le premier, met pied à terre pour combattre. Il s'est tué avec son fils et leurs hommes, en même temps que trois ou quatre cents chevaliers. Dans la ville d'Orléans consternée de grands honneurs funèbres furent rendus aux victimes de ce désastre. Les Stuart furent inhumés dans la Cathédrale Sainte-Croix et un service, devenu annuel par la suite, fut célébré pour le repos des âmes du connétable d'Écosse, de son fils et de son épouse. Lors de la bataille de Montépilloy, on sait que les troupes qui entouraient Charles VII et le duc d'Alençon étaient en grande partie des Écossais et qu'ils combattirent très âprement et vaillamment. C'est Enguerrand de Monstrelet, chroniqueur au service du duc de Bourgogne qui l'affirme. Il ne saurait être suspect de sympathie pour les alliés du roi de France. A la fin de mars 1430, fut fomenté le projet d'une conjuration pour introduire Charles VII dans Paris occupé par les Anglais. Les détails en sont connus par une lettre de rémission accordée par le roi d'Angleterre à l'un des conjurés, Jean de Calais, qui avait été recruté par un certain Jacques Perdriel entre les différentes tactiques envisagées " il semblait... que le plus expédient serait que quatre-vingts ou cent Écossais habillés comme des Anglais, portant la croix rouge, vinssent par petits troupeaux ou compagnies par le droit chemin de Saint- Denis en cette ville et qu'en amenant de la marée ou du bétail ils entrassent adroitement en la porte et puis se rendissent maîtres des portiers; alors une autre partie de nos ennemis (13) qui seraient embusqués près de là, viendraient avec puissance pour entrer dans cette dite ville et en avoir la maîtrise." (14) Le complot fut éventé et six des conjurés exécutés le 8 avril. Mais, s'il avait eu lieu, le rôle des Écossais n'eut pas été des plus faciles. Et, si la tactique proposée avait été considérée comme la meilleure, c'est bien certainement parce qu'on avait la quasi certitude de trouver les volontaires souhaités et qu'ils exécuteraient la mission avec le maximum d'efficacité. A cet édifiant palmarès, tout à l'honneur des Écossais, il faut, pour leur réhabilitation, ajouter que le roi de Bourges était bien loin, de son côté, d'avoir rempli ses obligations les plus élémentaires à l'égard de ses alliés. Si ces derniers ont pu commettre des exactions au détriment des Français, il faut en chercher la cause. Et l'on sait qu'ils n'étaient pas régulièrement payés: qu'ils l'étaient mal, ou quelquefois pas du tout. Il faut bien admettre que leur dévouement et leur renoncement n'ait pu aller, continuellement, aussi loin. Certes, par reconnaissance, le roi de France avait réservé aux Écossais d'être les premiers gardiens de sa personne. Mission qu'ils ont dû remplir de façon exemplaire puisque, même quand il n'y eut plus dans ses rangs un seul Écossais, la compagnie de la garde royale conserva son appellation de garde écossaise. Ce qui était sans doute un hommage extraordinaire. Mais, pour ces gens qui menaient la vie rude et si dangereuse des hommes d'armes de l'époque, il eut été plus important de manger régulièrement à leur faim, d'être convenablement équipés et, sans doute, de boire, de temps en temps, une bonne rasade. (15) De ces pages d'histoire, haute en couleurs, rude, quelquefois brutale et cruelle, je relèverai encore trois anecdotes où l'on voit intervenir des Écossais. Dans les fragments des comptes royaux qui subsistent aux archives du temps, on trouve, au mois d'avril 1429, la somme "payé et baillée" de 25 livres tournois. "à Hauves Poulnoir, paintre, demeurant à Tours, pour avoir paint et baillié estoffes pour un grand estendard et un petit pour la Pucelle."(16) En d'autres documents, le nom de cet artisan d'art se lit Huves Poulvoir, Hennes Polnoir ou James Power. Et, bien que l'érudit Père Ayroles semble considérer comme superflu de rechercher sa nationalité, j'incline à me rallier à l'opinion des historiens qui le pensent écossais. On sait que, pendant le temps où le peintre travaillait aux deux étendards, Jeanne d'Arc avait fait la connaissance de sa fille Héliote qui était fiancée et devait se marier en février 1430. Elle l'avait prise en amitié. Elle voulait aussi témoigner sa reconnaissance au père. Elle écrivit donc aux échevins de la ville de Tours, leur demandant de verser une dot de cent écus à la jeune fille.
Les temps étaient durs. La ville devait réserver ses crédits à des dépenses prioritaires. L'assemblée délibéra, le 7 Février 1429 et transforma les cent écus en un don en nature, beaucoup plus modeste "d'un sextier de froment et quatre jalayes de vin blanc et claret. " (17) Lors de l'interrogatoire du 3 mars 1431, on demanda à Jeanne : "N'avez-vous pas vu, n'avez-vous pas fait faire un portrait ou image de votre personne, à votre ressemblance ?
-A Arras, répond-t-elle, je vis en la main d'un Écossais une peinture, elle était à ma ressemblance; j'étais peinte toute armée, un genou en terre, présentant une lettre à mon roi. Jamais je ne vis d'autre image à ma ressemblance, ni n'en fis faire." (18) A l'époque (automne 1430), Jeanne, prisonnière, était aux mains du duc de Bourgogne, dans l'une des quatre prisons existant en la ville d'Arras. (19) Le lieu exact n'a pu être déterminé, non plus que l'identité du détenteur du portrait. Il pourrait s'agir, simple hypothèse, d'un ancien compagnon d'armes qui aurait peint lui-même l'image de la Pucelle et se serait retrouvé avec elle dans les geôles ennemies. Le mystère reste entier. La dernière manifestation des Écossais dont je ferai état est triomphale. Elle se situe au tout début des campagnes de Jeanne d'Arc. C'est le soir du 29 avril 1429, à Orléans où elle entre, sur les huit heures du soir, à la lueur des torches sous les acclamations vibrantes de tout le peuple de la ville qui, selon un chroniqueur du temps, se sent déjà "désassiégé". Les Écossais sont là, pour un office bien particulier qui exprime l'intense allégresse de tous : leurs trompilles éclatantes et leurs aigres cornemuses accompagnent le cortège. Ce qu'elles jouent est une marche composée en l'honneur de Robert Bruce qui fut roi d'Écosse de 1306 à 1329 et qui, en 1314, avait anéanti l'armée anglaise à Bannockburn. A nos amis d'outre-Manche, il n'avait pas paru excessif d'offrir à Jeanne cet hommage consacré à leur roi. Cette musique deviendra par la suite la Marche de Jeanne d'Arc. Je pense que, dans l'histoire de l'amitié franco-écossaise, on peut distinguer deux moments culminants.
Le premier correspond à l'époque de la glorieuse chevauchée de Jeanne et se manifeste par la fraternité d'armes dont nous venons d'inventorier quelques manifestations. On peut situer le second au siècle suivant, alors que la si touchante Marie Stuart, reine d'Écosse, puis épouse de François II en 1558 et reine de France l'année suivante, dut s'en retourner, veuve, en son pays d'origine, pour y être affrontée à la Réforme et à sa cruelle cousine Elisabeth, première du nom qui, finalement, la fera décapiter. Bien qu'à un niveau très différent, il y a une similitude entre le destin de la bergère de Domremy et celui de l'infortunée reine. Jeanne d'Arc avait rétabli le roi légitime de la France et chassé les Anglais du territoire national. On oublie généralement le principal : elle avait en même temps retardé et sans doute assez sensiblement atténué pour nous les effets de la Réforme protestante. (20) Elle l'a payé de son martyre, comme Marie Stuart a payé de sa vie sa lutte contre le même fléau et le même ennemi, même si ses mobiles furent moins sublimes. Depuis, les hommes, hélas, ont continué d'oublier trop souvent la loi de Dieu. Après la réforme et les guerres de religion, quatre cents ans à peine après la délivrance d'Orléans (21), notre pays a subi la sinistre révolution dont les séquelles, deux siècles après, pèsent encore sur lui et sur le monde entier contaminé par la subversion. (22) Les convulsions sanglantes qui secouent actuellement la difficile gestation de l'Europe sont la suite logique de ces épreuves. Car la collégialité laïque, matérialiste, mercantile, engluante et dictatoriale que nous proposent des politiciens dévoyés ne peut aboutir sans tenir compte des aspirations spirituelles. Les peuples, comme les hommes, ont une âme sans laquelle ils ne sauraient vivre.
Peut-être, pour éviter les nouveaux malheurs qui nous menacent, devrions-nous méditer la devise de Marie-Stuart :
"EN MA FIN EST MON COMMENCEMENT"
qui comporte dans sa réalité profonde beaucoup plus d'espérance que de détresse et qui invite avec tant d'insistance à maintenir les liens de nos vieilles amitiés.
Henri Dion
24 août 1992
N O T E S
=0=0=0=0=
(1) - Ou de quelques autres, tels que Lécot, Décosse, Deschot, Deschodt...j'ai connu à Orléans un Désécot.
(2) - Mais en fait beaucoup plus tôt dans notre histoire; on le verra dans les pages qui suivent.
(3) - Ayrolles II, 16. Le R.P. Jean-Baptiste Ayrolles (s.J.) est l'auteur de "La vraie Jeanne d'Arc" (Librairie catholique Emmanuel Vitte) dont nous avons utilisé surtout quatre volume : II - La paysanne et l'inspirée; III - La libératrice; IV - La Vierge guerrière; V - La Martyre. Dans les notes de cet article, les chiffres romain indiquent le volume concerné et les chiffres italiques la pagination.
(4) - Le très fameux Lahire (Etienne de Vignolle, le valet de coeur de nos jeux de cartes) était gascon.
(5) - Histoire de France, tome VI par J. Michelet (C. Marpon et E. Flammarion, 1879)
(6) - Ayroles, III, 277
(7) - Que le moine de Pluscardin est seul, semble-t'il, à évoquer en son "Liber Pluscardinis"
(8) - "Liber pluscardinis", in Ayroles IV, 302. Ce livre, d'après le R.P. Ayroles (IV,300) aurait été rédigé à la demande d'un autre religieux, abbé de Dumferling, dont dépendait le prieuré de Pluscardin. Le nom de ce religieux, cité également par Quicherat (IV,484) ne nous est pas connu. Lui-même était l'auteur d'une chronique dont le texte a disparu mais dont a subsisté une phrase concernant Jeanne d'Arc : "D'une fille digne de mémoire, qui fut cause de récupération du royaume de France des mains de Henri, tyran, roi d'Angleterre; laquelle j'ai vue et connue, et avec elle ai été en ses conquêtes et récupérations et à sa vie suis toujours été présent et à sa fin." Ce fut donc aussi un fidèle compagnon de la Pucelle. La citation est tirée de "Jeanne d'Arc", mistère en 5 actes et 18 tableaux du chanoine Jouin (Paris, Léon Guillonneau, 1909) dont les abondantes notes critiques, une véritable mine, prodigieusement documentées, ne sont pas le moindre intérêt.
(9) - Mais ici il confirme un événement connu par d'autres sources.
(10) Ayroles II, 53
(11) Ayroles II , 231
(12) ..."Voluit propter hoc percutere dictum Scotum." (témoignage de l'orléanais Simon Beaucroix au procès de réhabilitation) Ayroles IV, 162-163
(13) C'est un Anglais qui parle; il s'agit donc ici des conjurés.
(14) Ayroles III, 555
(15) ... de scotch, bien évidemment.
(16) Ayroles IV, 365
(17) Ayroles IV, 392 à 394
(18) Ayroles V, 237
(19) "La mission de Jeanne d'Arc" par le colonel de Liocourt (Nouv.ed.latines 1981) Vol.2 p. 311 (20) Et, en même temps, l'invasion du franglais. (21) Délivrance, considérée par Guillaume Giraud, auteur du "Journal du Siège", comme "Le miracle le plus évident qui ad ce a été apparu puis (depuis) la Passion".Ce qui ne semble pas exagéré. (22) Et ce fut sans doute l'un des plus grands, sinon le plus grand des maux qui, (après les châtiments de l'ancien Testament) aient frappé la France et, par ricochet, l'univers. C'est pourquoi, alors qu'on a célébré sans vergogne le trop fameux "bicentenaire", nous considérons comme l'une de ces très regrettables séquelles le silence officiel du pouvoir à l'égard des gardes suisses tués le 10 août 1792 en défendant la famille royale au Palais des Tuileries, ou sauvagement massacrés en prison par la suite. Les Suisses du XVIIIème siècle, (comme les Ecossais au XVème siècle avaient un sens de l'honneur et de la fidélité assez étonnant de la part de troupes mercenaires. Il faut noter que ces vertus étaient évoquées dans la devise inscrite sur leur drapeau : "Fidelitate et honore". Au cours d'une visite de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, postérieurement à la rédaction de cet article, j'ai relevé, sur l'une des plaques funéraires du pourtour du choeur, l'inscription suivante : - En ce lieu avaient été inhumés les deux William DOUGLAS seigneurs écossais, tombés à Verneuil en 1424 pour la défense de la France contre les Anglais.
in pace.
|