Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Jeanne d'Arc et Thérèse de Lisieux : le message des deux patronnes secondaires de la France

Extrait d'un article du Père Frédéric KRAEMER, m.s.c., qui fut vicaire de la paroisse et directeur de la Confrérie Sainte Jeanne d'Arc.

En libérant la France du XVème siècle de l'occupant anglais, en faisant sacrer le roi Charles VII à Reims, Jeanne réalisait l'unité nationale, mais en même temps elle préparait la consécration de la France au Christ-Roi. Elle accomplissait une oeuvre spirituelle à longue portée. Elle écartait le danger de voir une France vaincue, enchaînée à l'Angleterre, verser dans le protestantisme d'Henri VIII et d'Élisabeth.

La mission de Jeanne n'est jamais finie. La France, l'Eglise, les patries ont toujours besoin d'être protégées, d'être libérées des dangers qui menacent leur existence et leur foi. C'est pourquoi pour compléter l’œuvre entreprise autrefois avec succès par Jeanne d'Arc, l'Eglise lui a associé, à notre époque, sainte Thérèse de Lisieux la plus grande Sainte des temps modernes, comme Jeanne est la plus grande Sainte du Moyen Age. Il est plus nécessaire que jamais de maintenir la dévotion à ces deux grandes Saintes qui ont manifesté un si grand amour et un si total dévouement à Dieu, à l'Eglise et à la patrie.

On découvre chez les deux Saintes, le même courage, les mêmes vertus et surtout la même humilité. «Je ne suis qu'une pauvre fille, disait Jeanne, qui ne sait ni monter à cheval ni mener la guerre. » « Il a plu à Dieu ainsi faire par une simple fille.» Sans doute, déclare de son côté, sainte Thérèse, un aussi faible instrument que moi ne vous est pas nécessaire, mais Jeanne, votre virginale et valeureuse épouse l'a dit : « Il faut batailler pour que Dieu donne la victoire. »

Quand la plus grande Sainte des temps modernes résume sa charité pour le prochain par cette promesse : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre » ne fait-elle pas écho à l'humble aveu de Jeanne d'Arc : « J'ai été, envoyée pour la consolation des pauvres et des indigents ». C'est un destin hors série que celui de Jeanne d'Arc, c'est une vocation exceptionnelle que celle de sainte Thérèse de Lisieux. Ce n'est pas pourtant ce destin, cette vocation exceptionnelle qui ont fait la grandeur de ces humbles filles de chez nous. C'est la réponse qu'elles ont donnée à l'appel de Dieu. C'est la grande leçon qu'elles nous donnent à nous qui les admirons sans pouvoir les imiter. Cette leçon c'est celle-ci : peu importe ce que nous avons a faire. Ce qui importe, c’est que nous fassions avec amour, avec esprit de foi, avec soumission a Dieu, ce que nous avons a faire, en nous rappelant qu'il n'y a rien de petit devant Dieu. Notre vie, quelle qu'elle soit, vaut la peine d'être vécue, dès lors que nous la menons avec le courage chrétien et la foi qui animèrent sainte Thérèse dans son cloître et sainte Jeanne d'Arc sur les champs de bataille.

Il faut rendre l'univers à son seul Prince et Souverain, le Christ-Roi. C'est à son règne divin pour lequel Jeanne a tant bataillé et Thérèse tant prié, qu'il faut revenir avant qu'il ne soit trop tard.

De Régine Pernoud, l'historienne spécialiste de Jeanne d'Arc :

«La sainte du temporel» disait le cardinal Jean Daniélou. Etrange sainteté qui se traduit par des départs, des chevauchées, des combats, des moments de sieste brutalement interrompus, l'obligation d'être là où on ne souhaite pas sa présence. Par exemple lors des conseils que tiennent entre eux capitaines et gens d’armes, d'entraîner un monde sans cesse réticent, à commencer par l'entourage royal, de faire toute autre chose que ce que demandait sa situation de paysanne. Il a fallu un primat intense de la vie intérieure, pour qu'elle-même ne se trouve pas par instant perdue, désorientée, prise d'anxiété ou de simple découragement. Peut-être a-t-elle connu ce sentiment durant la période d'inaction, l'hiver 1429-1430, et plus probablement encore dans sa prison, en dépit du réconfort que lui apporte la «voix» quotidiennement entendue. Et l'on peut mesurer précisément la profondeur de sa foi à cette stabilité intérieure, qui lui permet de répondre jusqu'au dernier moment aux interrogatoires impitoyables...

On comprend alors la réflexion du cinéaste Gleb Panfilov disant (c'était en 1970 au temps où personne n'imaginait la liquéfaction future de l'URSS) : «Jeanne d'Arc, la plus moderne des héroïnes : elle a tenu pendant le procès.» (La Spiritualité de Jeanne d'Arc, Mame, 1992)

On pourra verser inutilement des torrents d'encre pour tenter d'expliquer Jeanne sans avoir rien compris au personnage. Toute autre aura été, dès le XVème siècle, la réaction du peuple de France : il a senti d'emblée que, devant elle, l'attitude la plus sage, c'était de l'admirer ; et en l'admirant il l'a comprise. Il a canonisé Jeanne et en a fait son héroïne, tandis que l'Église et l'État mettaient respectivement cinq cents ans pour l'admettre sur les autels et au rang des héros nationaux.

Il reste qu'aujourd'hui, pour nous, Jeanne est essentiellement la sainte de la réconciliation, celle que, quelles que soient les convictions personnelles, on admire et on aime, parce qu'au-delà des positions partisanes, chacun peut découvrir en soi une raison de l'aimer. (Jeanne d'Arc par elle-même et par ses témoins. Editions du seuil. 1962).


N.D.L.R. : Article tiré de la Plaquette : « Trois Saintes à Saint Denys de la Chapelle » de Monsieur Jacques FRANCOIS.

 

 

 

 

A Plaisance-du-Gers

La statue de Jeanne d’Arc en phase de finitions


C’est dans le village haut-pyrénéen de Sinzos, qui s’étale paresseusement sur un contrefort naturel du lac de l’Arret-Dare, que le sculpteur Jacques Comas affine peu à peu la statue de Jeanne d’Arc. La municipalité plaisantine (1) lui a confié cette réalisation afin de remplacer la statue d’origine que la chute d’une grosse branche d’un marronnier du parc de l’église avait détruite un jour de grand vent. Le socle de pierre faisait incontestablement « tache » sur cette place rénovée et il était urgent qu’une nouvelle statue y retrouve sa place.

Nouvelle en effet, car après discussions, c’est une Jeanne d’Arc très différente qui a été choisie. L’ancienne était essentiellement guerrière, ce qui est un peu réducteur, car même si sa vie à été courte, Jeanne d’Arc n’a pas été que cela. La nouvelle statue symbolisera le côté guerrier mais aussi un côté féminin entouré de flammes qui libèrent un oiseau symbole de la vie. Tout cela à bien affiner, représente un travail minutieux. Dans un premier temps, Jacques Comas pensait pouvoir terminer fin juin, et la statue aurait été inaugurée durant les fêtes de juillet. Mais les finitions s’avèrent être plus longues, plus délicates aussi et nécessitent la présence d’un modèle qui n’est pas toujours disponible.

De plus cette statue mérite véritablement une inauguration plus « personnalisée », de par sa conception elle oblige à réfléchir car ce n’est pas une « œuvre » moderne taillée à coup de meuleuse mais une réalisation « pensée ». La Jeanne d’Arc plaisantine avance donc peu à peu, Jacques Comas y travaille avec minutie journellement. Elle sera assurément très belle et peut-être pour cette fin d’année ou le début de l’autre, donnera-t-elle un nouveau cachet à ce devant d’église dont c’est le 150ème anniversaire cette année.(2)

Thérèse Lavedan.

(1) Municipalité de Plaisance du Gers

(2) Article extrait d’un journal local