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Documentation
L'universalité de notre association |
EDITORIAL
« L’Universalité de notre Association »
L’initiative de la création d’une « Association des Amis de Jeanne d’Arc » revient à celui qui en fut aussi, dans la pratique, le réalisateur et principal promoteur, le Général Weygand.
C’est là qu’au dessous de la radieuse figure de notre sainte Patronne, se place notre premier titre de noblesse. De Jeanne à Weygand, la genèse de cette grande pensée n’est pas difficile à suivre. Or, d’emblée, dans le choix du titre à donner à l’Association, un impératif vint se poser. Il s’agissait d’en définir d’un mot le caractère majeur, le mot qui en exprime l’esprit en conformité avec celui de la Pucelle. Ce terme capital fut remarquablement choisi. C’est l’adjectif « UNIVERSELLE », qui en éclaire le sens et en proclame l’intention. Ce fut l’idée de Weygand. Une décision dont il faut préciser la raison.
La personnalité de Jeanne d’Arc est, de toute évidence, intimement liée à la notion de patrie française. Au point que la plus noble et la plus authentique figure sous laquelle on puisse se représenter cette patrie française est bien celle de l’humble bergère de Domremy, devenue par la grâce de ses voix et la puissance de ses vertues, l’héroïne d’Orléans, la vierge guerrière triomphante sur les champs de bataille de Jargeau et de Patay, la sainte la plus emblématique de notre patrimoine. C’est autour d’elle que s’est édifiée l’image de légende qui personnifie l’identité française. C’est là sans doute que trouve sa place la meilleure définition de la Pucelle, posée par le principal artisan de sa tardive canonisation, le Cardinal Touchet :
Ce qui veut dire, en termes encore plus précis : Jeanne d’Arc est un chef d’œuvre humain de la création. Tout ce que l’on sait d’elle confirme et justifie cette conception.
Ici apparaît, au dessus de son éblouissante signification nationale, le caractère plus largement humain, c’est-à-dire UNIVERSEL de Jeanne d’Arc. On en perçoit la marque notamment dans ses comportements contre les ennemis qu’elle combattait avec l’ardeur, la fougue et l’efficacité que l’on sait. Elle faisait la guerre sans haine. Ainsi, il faut la voir au soir du 7 Mai 1429, entrant dans Orléans par le pont rétabli après l’assaut des Tourelles où un carreau d’arbalète lui avait traversé l’épaule de part en part. Elle pleurait!... Non point à cause de la blessure qui la faisait souffrir, mais sur la mort du principal chef ennemi John Glasdal, qu’elle venait de combattre. La rupture du pont incendié l’avait précipité tout armé dans la Loire où il avait coulé à pic.
Il faut la voir encore douze jours plus tard, le soir du 18 Juin, sur le champ de bataille de Patay, sauter de son cheval auprès d’un blessé anglais agonisant pour le faire confesser en lui soutenant la tête. Celui-là, du moins, eut l’unique privilège de mourir dans les bras d’une sainte. C’était la garantie assurée d’une accès direct au Paradis des braves.
Enfin, si Jeanne d’Arc projetait d’aller attaquer l’Angleterre sur son île, ce n’était pas dans un but de conquête, mais pour délivrer l’épée au poing soncher duc Charles d’Orléans qui y était retenu prisonnier depuis Azincourt. Elle y tenait beaucoup.
A la faveur de cet éclairage particulier, on comprend que Jeanne d’Arc, depuis qu’elle est mieux connue, soit aimée dans le monde entier au point que son nom, son culte, ses statues se retrouvent aux quatre coins de la terre, du Japon aux États-Unis, du grand Nord canadien aux Antilles tropicales.
C’est donc à cette vaste échelle que se place la primordiale mission culturelle de notre Association. Notre prestigieux fondateur le Général Weygand l’avait parfaitement compris en élevant l’Association à la dimension UNIVERSELLE.
Aujourd’hui, c’est du Canada que le présent Bulletin nous donne des nouvelles. Il y en aura d’autres, de la même veine.
René OLIVIER |