Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Mission, stratégie et actions de l'Association Universelle

Ce n'est pas un mystère. Pendant 5 siècles, l'Église ignora que Jeanne d'Arc était une sainte. Pendant 5 siècles, le monde militaire dans ce qu'il a de plus relevé, ignora que Jeanne d'Arc était le plus grand chef de guerre du Moyen Age. Pendant 5 siècles, le monde savant de l'érudition culturelle, universitaire, notamment, ignora comme le dernier des potaches, l'épopée qui en 1429 renversa le cours de la guerre de Cent Ans.

Les premières données établissant les vérités capitales qui intéressent ces 3 domaines religieux, militaire et culturel, furent tardivement révélées dans les débuts du XXème siècle par un chercheur passionné de l'École des Chartes, Jules Quicherat. Depuis cette brillante percée, la vérité a progressé.

Devant le caractère paradoxal d'un tel phénomène d'inculture, on peut se demander quelles en furent les raisons.

La principale cause de cette méconnaissance, de cet oubli de Jeanne D'ARC au cours de ces 5 siècles, vient de l'abominable procès satanique de Rouen et de son verdict criminel.

Bien que le second procès institué en 1456 par le pape Calixte III eut lavé Jeanne et son honneur de chrétienne des infâmes accusations de l’évêque Cauchon, une lourde chape de plomb continua de peser sur la mémoire de la Jeune guerrière. L'horreur de ce drame était telle que l'Église elle-même glissa, sur cette portion de l’histoire, le manteau de Noé.

Mais à la faveur du temps, d'autres facteurs eurent leur rôle dans cette altération de la mémoire.

Si l'on met à part les motifs personnels trop fréquents de paresse, de cécité intellectuelle ou, ce qui est plus grave, de retenue d'un certain antiféminisme borné jouant au détriment d'une jeune fille de 17 ans que l'on voit mal faisant de telles merveilles, il faut bien reconnaître que l'une des causes de ce retard tient à la nature même du sujet dont l'envergure et un certain pouvoir éblouissant déconcertent parfois la sagacité des chercheurs. C'est sur ce point qu'il faut s'expliquer.

La grande raison empêchant de comprendre la vraie personnalité de Jeanne D'ARC tient à un fait dont on doit mesurer l'importance. Il s'agit de l'extrême richesse de notre héroïne dans des domaines fort éloignés les uns des autres. Cette diversité prenant parfois les apparences d’une incompatibilité empêche certains esprits de concevoir l'union logique de ces valeurs supérieures au sein d'une même nature. Autrement dit, si on ne la comprend pas, c'est parce qu'elle sort du commun. Elle dépasse trop les normes de la simple humanité, pour être accessible à nos jugements.

Comment concilier, par exemple, en une vivante synthèse, la Jeanne D'ARC céleste atteignant les plus hauts degrés de la vie mystique et la Jeanne d'Arc héroïque des champs de bataille, relevant par ses exploits guerriers fracassants un Art militaire médiéval englué dans ses routines simplistes depuis la fin de l’antiquité?…

Et comment ajouter à ce personnage déjà bien complexe, un troisième aspect culturel à la fois historique et géopolitique d'un sujet dépassant de fort loin les acquis des connaissances de son temps, au point de bouleverser ses contemporains par la profondeur de ses vues?...

Pourtant, c'est bien dans cette indissociable unité que réside le secret d'une personnalité unique dans les fastes de notre espèce humaine.

Telles sont les données du problème posé au sein de notre Association Universelle, à ceux qui se donnent pour mission de servir dans notre monde contemporain le prestige de notre sainte et héroïque Pucelle.

Devant la complexité d'une telle tâche pédagogique, la stratégie affinée de nos initiatives consiste à présenter à chaque public particulier, par les diverses voies de la parole et de l'écrit, celui des aspects de Jeanne d'Arc pour lequel il présente une sensibilité élective, en tentant de l'intégrer dans l'ensemble général dont il est l'un des composants.

Ainsi par exemple, devant un auditoire vraiment religieux tel que les membres d'un ordre, ou une communauté de fidèles confirmés dans leur foi, c'est la sainte que nous traitons dans la splendeur des envolées mystiques qui font d'elle un trait d'union unique dans les relations du terrestre et du surnaturel. Sur ce sujet, nos preuves sont inépuisables.

Par contre, devant un cénacle d'autorités militaires authentiques, nous mettons en avant les aspects non seulement glorieux mais aussi savants des manœuvres et pratiques de combat auxquelles le génie de la Pucelle recourait pour écraser ses ennemis sur les champs de bataille. Et là, la matière ne manque pas. Enfin, nous adressant à un public moins orienté mais jouissant d'une bonne ouverture culturelle générale, nous tablons sur l'aspect historique éblouissant de l'épopée, avec ses anecdotes démonstratives. Ici, nos sources sont à perte de vue.

Mais surtout, dans chacun de ces cas particuliers, nous devons en conclusion, ménager une rapide échappée enrichissante sur les autres aspects de la personnalité de Jeanne d'Arc qui n'ont pas été traités, en mettant en valeur leur étonnante et harmonieuse complémentarité. C'est cela qui permet le mieux de comprendre la Pucelle.

Devant la pratique de cette stratégie, l'un de nos auditeurs nous disait un jour, sans donner à sa pensée la moindre insinuation ironique: « Si j'ai bien compris, vous vendez Jeanne D'ARC au détail ? … » Notre réponse fut, dans le même esprit à visées figuratives: « Oui !...car le morceau est trop gros pour être avalé d'un seul coup ! …»

Telle est donc définie dans ses grandes lignes, l’œuvre de communication de notre Association Universelle, vouée au rayonnement d'une conception plus juste, complète et authentique de notre bien-aimée Pucelle, enfin délivrée des fantaisies dévalorisantes de la légende.

René OLIVIER