AMIS DE JEANNE D’ARC
ASSEMBLEE GENERALE ANNUELLE DU 25 JANVIER 1997
RAPPORT MORAL
Depuis notre dernière Assemblée Générale tenue ici-même le samedi 20 janvier 1996, l’action de notre Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc s’est fidèlement poursuivie selon la ligne définie au cours de ce débat.
Le large bilan de nos activités auquel nous avions procédé, était suffisamment complet pour donner une idée précise de la situation de notre Institution et des perspectives de son devenir.
Précisons pour nos nouveaux membres et ceux qui n’étaient pas présents à cette séance, que des numéros du bulletin comportant le compte rendu peuvent être demandés à Monsieur MAIRE.
Ces dispositions étant toujours valables, nous pouvons donc nous limiter, dans le même esprit, à un aperçu de notre action au cours de l’exercice 96.
L’essentiel de notre mission demeure comme toujours d’une part un approfondissement indispensable de la connaissance des richesses spirituelles et culturelles de la personnalité de la Pucelle; d’autre part une diffusion par les 2 voies de la parole et de l’écrit de ces nouveaux acquis ; et enfin la poursuite difficile de la structuration fonctionnelle de notre Association selon les nécessités de sa mission.
Les résultats dont nous devons rendre compte devant la présente Assemblée, sont positifs. Mais s’ils sont seulement à la mesure de nos efforts, ils ne le sont pas et ne le seront probablement jamais à celle de nos ambitions, car elles s’élèvent au niveau supérieur de la cause prestigieuse que nous servons toujours avec la foi qu’elle nous inspire.
Telle est la première pensée qui ouvre ce Rapport Moral sur l’énoncé des réalisations obtenues dans cet esprit.
Au premier plan de notre activité, s’il est un point sur lequel notre action militante progresse avec le plus de constance et de fruits, c’est bien celui de la véritable connaissance de l’objet sacré de notre Institution : la personne vénérée et l’épopée éblouissante de Jeanne d’Arc.
Cette affirmation pourrait paraître paradoxale à ceux qui croient que Jeanne d’Arc et son histoire sont connues une bonne fois pour toutes. Or, nous en sommes encore fort loin!.... Plus on avance dans cette voie, plus on se rend compte de ce qu’il reste à découvrir.
La grande difficulté que l’on éprouve à obtenir une compréhension correcte de la réalité de Jeanne d’Arc, à laquelle s’est substitué une prosaïque légende, tient à la hauteur surhumaine et à l’extrême richesse de sa personnalité.
Au niveau terre-à-terre où nous nous situons dans notre temporel du XXème siècle finissant, nous parvenons mal à nous représenter et à comprendre un être humain composé de deux natures aussi différentes. L’une céleste par son éminente sainteté, de caractère angélique qu’on le veuille ou non ; l’autre terrestre par son indiscutable et fracassant génie militaire qui lui fit en 12 mois de combats: créer un Art militaire nouveau, stupéfiant ses contemporains ; renverser le sens de la guerre de Cent Ans ; rétablir la France sur la voie logique de son destin et, par là même rendre à l ’Europe sa structure géopolitique conforme au respect du principe sacré de l’équilibre des souverainetés nationales qu’elle a encore aujourd’hui et qu’elle entend bien garder.
Telle est donc notre difficulté commune pour nous représenter dans sa vérité le personnage de Jeanne d’Arc. Telle est aussi la difficulté de notre Association Universelle pour définir et faire comprendre une réalité à la fois humaine et surhumaine.
A cette fin dont nous mesurons bien l’audace et la portée, nous avons dû définir une stratégie ; une « stratégie de communication » dont vous trouverez une définition globale dans notre prochain « Bulletin », sous le titre de « Mission, stratégie et action de l’Association Universelle des Amis de Jeanne d’Arc ».
Puisse cette approche succincte de la solution de notre problème, guider les initiatives imposées à la conscience de chacun de nos membres dans la poursuite de notre mission commune.
Sur ces généralités qui nous paraissent essentielles et pour aborder d’un peu plus près l’exposé des réalisations actuelles de notre Association venons-en à l’action de restructuration indispensable de nos organes de fonctionnement. C’est là notre tâche la plus dure, car il s’agit de recruter, sur le critère impératif d’une vocation qui ne peut être inspirée que par Jeanne d’Arc elle-même, des membres actifs, compétents, disponibles et forcément désintéressés, pour assumer les diverses activités de notre organisation.
LE COMITE D’HONNEUR
L’un des points principaux sur lesquels se portent nos préoccupations et notre action lors de cet exercice 1996, est la restructuration du « Comité d’honneur » qui est et doit demeurer l’organe représentatif majeur de notre Association Universelle.
On sait que ce fut, en 1953, l’une des premières initiatives de notre vénéré fondateur le Général Weygand, d’instituer ce cénacle de haut prestige réunissant, pour s’élever à la hauteur de son objet, d’éminentes personnalités du monde religieux, militaire, diplomatique et culturel, toutes ferventes du culte de Jeanne d’Arc.
A cette époque, le comité comptait, sur un total de trente deux participants, de hautes autorités du monde religieux, parmi lesquelles un cardinal, neuf évêques. On y trouve aussi trois généraux, cinq académiciens, deux hauts diplomates, avec des personnalités éminentes de la société française et mondiale du moment.
La dernière composition complète que nous en ayons date de 1957. Elle répondait encore, à ce moment, au caractère Universel de notre Association, une définition capitale que le Général Weygand avait si opportunément incluse dans son titre.
Puis, hélas!.... la mort ayant durement frappé parmi ses membres, cet organe essentiel se retrouve actuellement décimé.
Il nous appartient donc de le reconstituer dans l’esprit même où l’avait conçu et organisé notre fondateur, en faisant appel, selon les mêmes critères de haute honorabilité et éminente représentativité, uniquement à des membres actifs de notre Association Universelle, déjà animés du même sentiment d’attachement pour notre bien aimée Pucelle. C’est là une condition formelle, car une belle vitrine composée de mannequins richement parés ne nous intéresse pas. Ce sont d’authentiques valeurs humaines bien vivantes qui doivent témoigner de Jeanne d’Arc.
L’appartenance au Comité d’honneur n’impose aucune obligation particulière, mais elle peut fort bien être cumulée avec d’autres fonctions actives au sein de l’Association.
Les impératifs commandant l’accès au Comité d’honneur expliquent notre façon un peu lente de procéder actuellement à sa restructuration.
A ce jour, auprès de Madame la Maréchale qui le préside depuis les origines et en demeure la doyenne, plusieurs personnalités dont la qualité et les titres répondent à ces exigences y sont déjà intégrées. D’autres ont accueilli favorablement notre invitation. Ce choix sélectif ne réunit encore que deux autorités religieuses, un général, deux personnalités répondant aux critères choisis.
Les prochaines intégrations ne tarderont pas. La nouvelle composition de cet organe de prestige sera communiqué par la voie du Bulletin, dès que son effectif atteindra un niveau comparable à celui de ses origines.
Voyons à présent un organe essentiel de notre structure fonctionnelle : le « Chapitre Général ».
LE CHAPITRE GENERAL
Comme il fut précisé lors de notre Assemblée générale du dernier exercice, le « Chapitre Général » de quatre à douze membres doit, selon les statuts, se renouveler tous les trois ans. Cette formalité institutionnelle n’interviendra donc qu’en 1998. Il ne sera question aujourd’hui que de sa structure actuelle.
Mais dans ce domaine, nous devons hélas, à notre grande peine, vous faire part de la perte que nous venons d’éprouver, en la personne de notre ami, l’historien Henri DION, le fervent fidèle de Jeanne d’Arc dont les lecteurs de notre bulletin connaissent et apprécient les articles fondés sur une solide érudition et d’une lecture agrémentée par un style recherché.
L’hommage exprimant nos sentiments se trouve dans le nouveau bulletin n°151 et je vous propose, pour évoquer la présence que notre ami Henri DION occupe toujours dans nos pensées, d’observer une minute de recueillement à sa mémoire... Je vous remercie.
Depuis ce deuil, notre Chapitre Général a non-seulement à se recompléter à son seuil minimal statutaire, mais à élever jusqu’à sept le nombre minimal des participants, selon la structure suivante imposée par les nécessités :
- Le président
- Le vice-président
- Le secrétaire général avec secrétariat
- Le trésorier
- Le rédacteur en chef du bulletin
- Le promoteur des relations publiques
- Le coordinateur à l’échelle universelle
Dans l’ordre de la logique et dans celui des urgences, au 1er plan vient la dramatique question du secrétaire général. Une fonction capitale entre toutes pour la bonne marche et même la marche tout court de l’ensemble de l’organe de direction.
Le secrétaire général est dans le domaine civil, ce qu’est le chef d’Etat major, par exemple dans un corps d’armée. C’est dire que rien de valable ne peut se faire sans lui.
Il est le responsable de la gestion, du fonctionnement, de l’exécution, de la coordination, de l’harmonie de l’ensemble de l’institution, dont il est la mémoire collective.
Notre difficulté de recrutement vient de la nécessité de réunir en lui, en plus des qualités fondamentales communes de tous nos membres et de la compétence pratique nécessaire, une certaine disponibilité, minime d’ailleurs et une proximité permettant les contacts au sein de l’équipe.
En son absence, c’est l’héroïsme qui, une fois de plus a permis de faire face aux nécessités. C’est Monsieur Pierre MAIRE qui s’est dévoué en plus de ses autres tâches.... je parle au pluriel, sans insister.
Puis, dans le domaine de l’Histoire où notre Association a une mission capitale, c’est le remplacement de notre regretté ami Henri DION qui s’impose. Mais là, plusieurs érudits sont nécessaires, à la fois orateurs et écrivains, en raison de l’abondance des sujets à traiter, en vue de faire face à notre oeuvre capitale de communication vers le grand public.
Après le comité d’honneur, voilà pour le Chapitre Général.
LES 3 AXES DE NOTRE ACTION CULTURELLE
Avant d’en terminer avec les considérations générales qui sont le propre d’un « Rapport Moral », disons pour bien préciser les pensées de base qui guident notre action, un mot rapide sur les trois axes principaux de la vocation culturelle de notre mission.
Pour suivre une logique inspirée par les caractères dominants de la personnalité de la Pucelle, notre première préoccupation se place dans le domaine MILITAIRE.
Il est en effet affligeant de constater le vide existant dans les oeuvres des grands penseurs militaires, sur ce que nous tenons à appeler « la révolution de l’Art militaire » provoquée au XVème siècle par l’intervention de Jeanne d’Arc sur les champs de bataille. Par exemple, si l’on consulte un traité capital comme celui d’un Clausewitz, on n’y trouve pas la moindre allusion à cet événement de première grandeur. Pour ce théoricien de haute autorité, le monde semble né le jour de la bataille d’Iena à laquelle il participa et qui fit sur lui une impression profonde.
Devant un tel état d’indigence intellectuelle, notre devoir nous impose de rétablir dans les trois domaines de la stratégie, de la tactique et de la pratique des combats, c’est-à-dire de la maîtrise du champ de bataille, les trois composants du génie militaire de Jeanne d’Arc.
Ceci pour rendre à la pensée militaire de notre temps l’une des richesses de notre passé, que lui offre une gracieuse jeune fille de dix-sept ans.
Dans le domaine religieux, la même nécessité nous impose d’une part une attitude critique, d’autre part une action constructive.
Comme il convient de toujours regarder la réalité en face, nous constatons que notre Très Sainte Mère l’Église à attendu cinq siècles pour se rendre compte de ce que Jeanne d’Arc est une sainte ; ce qui n’est pas une performance !...
Encore a-t-il fallu qu’au décours de cette pénible phase d’inertie spirituelle, la réalité profonde de la sainteté de Jeanne lui soit révélée par une simple autorité universitaire.... qui n’avait rien d’ecclésiastique. C’est ce que nous verrons de plus près dans notre exposé final.
Quoi-qu’il en soit, l’œuvre réparatrice de l’Église ne nous paraît pas achevée par l’indispensable canonisation du 9 Mai 1920. La poursuite de cette oeuvre de promotion spirituelle s’impose comme l’un des devoirs primordiaux à l’accomplissement desquels notre Association Universelle ne manquera pas d’apporter sa contribution.
Il s’agit là d’initiatives sur lesquelles nous avons déjà pris une position bien ferme. En premier lieu vient la reconnaissance à Jeanne d’Arc de la qualité de Martyr, avec notamment les privilèges liturgiques liés à cette dignité suprême. Puis, vient la béatification d’Isabelle Romée qui fut la source de la précoce sainteté de sa fille et l’initiatrice de sa réhabilitation. Puis celle du frère Jean Pasquerel qui assista la Pucelle sur la route du ciel, en passant par le champ de bataille. Enfin, par dessus tout, vient l’œuvre d’indispensable prophylaxie morale qui doit préserver l’Eglise de l’inacceptable promiscuité de la présence satanique, dans ses rangs, de l’Évêque Cauchon qui commit le crime inexpiable de brûler une sainte.
Seule une solennelle excommunication peut accomplir cet acte de sauvegarde imposé par la plus impérative nécessité morale.
Tout cela sera l’œuvre de la Commission Religieuse que nous instituons à cette fin.
Dans notre troisième domaine préférentiel, celui de la culture, l’Histoire vient au premier plan. Et là aussi, il y a beaucoup à faire. Notre mission est, en effet, de dégager Jeanne d’Arc des fantaisies dévalorisantes de la légende dont elle est encore largement victime, pour la rétablir dans la réalité concrète de la guerre de Cent Ans et des actions héroïques qu’elle eut à y mener pour rétablir la France dans sa souveraineté menacée. Là aussi, nous attendons beaucoup de notre «Commission Historique ».
Telles sont les principales considérations « morales » actuelles que nous tenons à présenter dans ce « Rapport Moral » pour répondre à sa définition, avant de passer à des réalités plus concrètes tenant à la marche de notre Association, avec l’exposé de notre Vice-Président, Monsieur Pierre MAIRE, qui présente le « RAPPORT FINANCIER » dont il a bien voulu prendre la charge.
René OLIVIER.
RAPPORT FINANCIER
Au préalable, je vous livre quelques données statistiques.
Suite à l’envoi de 206 relances début décembre 1996, nous avons obtenu 133 réponses dont 70 nous ont demandés de ne plus leur envoyer le bulletin, 21 bénéficient d’un service gratuit du bulletin pour raison économique, 42 se sont mis à jour de leur abonnement 1995 et 1996.
A ce jour notre fichier contient, après la mise à jour qui vient d’être évoquée, 318 abonnés au bulletin, dont :
21 services gratuits pour raison économique,
42 services gratuits à des personnalités et organismes qui s’intéressent à notre association, 255 abonnements payants. Sur l’année 1996, 265 adhérents de notre association ont payé l’abonnement au bulletin, souvent généreusement, ce qui a permis d’équilibrer notre budget.
Un rapport financier présente habituellement :
- un bilan qui est l’expression chiffrée du patrimoine,
- un compte de résultat qui regroupe les recettes et les dépenses de l’année,
- et un budget qui affiche la prévision des recettes et des dépenses pour l’exercice suivant.
Pour notre association, le bilan comprend à l’actif l’avoir de notre C.C.P. au 31.12.96, soit 6 819,27 Frs et au passif quelques factures à payer pour un montant de 5 435,47 Frs ; la différence de 1 383,80 Frs constitue un léger excédent des recettes sur les dépenses dont le détail figure au compte de résultat.
En recettes nous avons encaissé 43 365 Frs de cotisations et abonnements au bulletin qui ont permis de couvrir les dépenses constituées par :
+ les frais d’impression du
bulletin...............................
20 200,00 F
+ les frais d’affranchissements.
10 765,20 F
+ les frais de secrétariat et
fournitures administratives.......
4 200,00F
+ offrande pour la Messe de
N.D.desVictoires le 8 Mai.......
2 000,00 F
+ achat de 2 gerbes à la statue
des pyramides et à N.D. des
Victoires.............................
2 800,00 F
+ achats d’enveloppes pour
l’envoi du bulletin................
2 010,00 F
+ taxe de tenue du compte
chèque postal.......................
6,00 F
soit un total de ..............
41 981,20 F
qui laisse un excédent de 1 383,80 Frs.
Quant au budget, on peut prévoir pour 1997 des recettes - cotisations et abonnements - pour un montant de 45 000 F, et des dépenses à hauteur de 43 000 F qui devraient laisser un excédent de l’ordre de 2 000,00 Frs.
Cependant, ces chiffres apparaissent dérisoires en face d’un patrimoine non chiffrable constitué par le dévouement de nos membres les plus actifs.
C’est le temps passé à la rédaction des articles du bulletin, à la préparation des conférences, en travaux de secrétariat, en déplacements, en réunions ; autant de tâches assurées bénévolement par les uns et les autres et qui représentent la véritable richesse de notre association.
Pour que cette richesse s’accroisse, il suffit de nouveaux dévouements qui se joignent à l’équipe déjà en place.
Nous proposons là un placement dont le rapport dépasse de loin les meilleures affaires financières - c’est le centuple de l’Evangile - le temps (et un peu d’argent aussi) donné à la cause de Jeanne d’Arc c’est un investissement véritablement productif qui s’exprime en richesse du cœur et de l’esprit, en dons de Dieu, dont les retombées embellissent la vie de tous les jours.
Alors, Chers Amis, donnez pour Jeanne d’Arc.
Militez pour Jeanne d’Arc.
Afin que notre petit budget éclate.
Vous en tirerez les plus grandes satisfactions, pour vous, et pour ceux que vous amènerez à notre association.
Pierre MAIRE.
Lecture faite des rapports, nous passons au vote.
Les trois rapports ont été approuvés à l’unanimité des 26 membres présents, auxquels s’ajoutent 82 pouvoirs reçus.
Soit un total de 108 votes favorables.
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