Association Universelle des
Amis de Jeanne d'Arc



Statue

Fondée en 1953.

Le général Weygand en assure dès le début, une présidence d'honneur active et efficace.

 

But de l'association

Présenter une image complète et exacte de Jeanne d'Arc dans un esprit strictement culturel

Son action Recherche, Diffusion Liaison avec les pays étrangers


Sainte Thérèse de Lisieux et Sainte Jeanne d'Arc

Il y a une évidente affinité d'âmes entre l'illustre guerrière qui sauva la France au XVème siècle et la Sainte carmélite qui a promis de passer son ciel à faire du bien sur la terre.

Sainte Thérèse de Lisieux a toujours proclamé son admiration pour Jeanne d'Arc. Elle a fait cette confidence : " Lorsque je commençais à apprendre l'histoire de France, le récit des exploits de Jeanne d'Arc me ravissait. Je sentais en mon cœur le désir et le courage de l'imiter. Il me semblait que le Seigneur me destinait aussi à de grandes choses. Je ne me trompais pas, m'ais au lieu de voix du ciel m'invitant au combat, j'entendis, au fond de mon âme, une voix plus douce, plus forte encore, celle de l'Epoux des Vierges qui m'appelait à d’autres exploits, à des conquêtes plus glorieuses, et dans la solitude du Carmel j'ai compris que ma mission n'était pas de faire couronner un roi mortel, mais de faire aimer le Roi du ciel, de lui soumettre le royaume des Cœurs. »

Sainte Thérèse a consacré à Jeanne d'Arc plusieurs poésies et même une pièce dramatique écrite en 1895 et publiée par le Carmel de Lisieux. Au cours de sa maladie, Thérèse, confia à Mère Agnès de Jésus : " Quand vous relirez ma pièce sur Jeanne d'Arc, vous retrouverez tous les sentiments de mon âme. Sur une image représentant l'héroïne française, elle écrivit ces mots : " Mon glaive à moi c'est l'Amour. Avec lui, je chasserai l'étranger du Royaume, je vous ferai sacrer Roi des âmes. » La mission de sainte Thérèse est essentiellement spirituelle. Cette Sainte, retirée dans le cloître, n'est pas comme Jeanne d'Arc, engagée dans la bagarre humaine. Elle mène son combat sur un plan surnaturel. L'étranger qu'elle veut chasser du royaume de Dieu, c'est l'Esprit du mal, c'est Satan et ses suppôts, c'est tous les ennemis du Christ et de son Eglise.

Il n'y a pas divergence entre la mission de Jeanne et celle dont se sentait investie la carmélite de Lisieux. L'une et l'autre mènent avec le même courage, la même obstination, le même sens du sacrifice, le combat pour l'honneur et la gloire de Dieu. En libérant la France du XVème siècle de l'occupant anglais, en faisant sacrer le roi Charles VII à Reims, Jeanne réalisait l'unité nationale, mais en même temps elle préparait la consécration de la France au Christ-Roi. Elle accomplissait une oeuvre spirituelle à longue portée. Elle écartait le danger de voir une France vaincue, enchaînée à l'Angleterre, verser dans le protestantisme d'Henri VIII et d'Elisabeth.

 

La mission de Jeanne n'est jamais finie, celle de sainte Thérèse pas davantage. La France, l'Eglise, les patries ont toujours besoin d'être protégées, d'être libérées des dangers qui menacent leur existence et leur foi. C'est pourquoi pour compléter l’œuvre de restauration nationale et chrétienne entreprise autrefois, avec succès par Jeanne d'Arc, l'Eglise lui a associé, à notre époque, sainte Thérèse de Lisieux la plus grande Sainte des temps modernes, comme Jeanne est la plus grande Sainte du Moyen Age. Dans notre société matérialisée et sophistiquée à l'excès, on a exclu Dieu et avec Lui l'Amour pour faire une place de plus en plus grande à Satan, le père du mensonge, le semeur de haine, de révolte et de violence. C’est pourquoi Il est plus nécessaire que jamais de maintenir la dévotion à ces deux grandes Saintes qui ont manifesté un si grand amour et un si total dévouement à Dieu, à l'Eglise et à la patrie.

Jeanne doit revenir... cette pensée a toujours obsédé sainte Thérèse. Elle lui a inspiré la fameuse « Prière de la France à Jeanne d'Arc » prière qu'elle composa en 1894.

Oh! souviens-toi, Jeanne, de ta patrie.

Viens encore me sauver, Jeanne, douce martyre,

Reviens, Fille au grand cœur ,

Ange libérateur,

J'espère en toi.

Dans le radio-message que Pie XII adressait à la France en 1956, on retrouve le même appel à l'intervention de Jeanne : « Catholiques français, disait Pie XII, s'il vous semble un moment que triomphent l'iniquité et la corruption, il vous suffira de faire silence et de lever les yeux au ciel pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées, pour sauver la patrie et sauver la foi.

On ne sauve pas la patrie sans sauver la foi. La cause des malheurs de la patrie, toute notre histoire en témoigne, a toujours été, l'oubli de Dieu et de ses commandements. Jeanne d'Arc avait raison d'affirmer que c'est le péché qui fait perdre les batailles. Si nous voulons assurer le salut de la patrie et de la foi, il faut revenir à Dieu, mettre en Lui seul notre espoir et ne pas nous fier aux seuls moyens humains.

Les armes de Thérèse pour servir le règne de Dieu parmi ses contemporains ont été la prière, la pénitence, l'accomplissement consciencieux du devoir d'état, de son devoir d'état de religieuse, liée par les trois vœux et la vie claustrée. Sous une forme différente, ce furent aussi les armes de Jeanne d'Arc qui n'était pas revêtue de la bure carmélitaine, mais d'une armure de fer tout aussi lourde à porter.

On découvre chez les deux Saintes, le même courage, les mêmes vertus et surtout la même humilité. « Je ne suis qu'une pauvre fille, disait Jeanne, qui ne sait ni monter à cheval ni mener la guerre. » « Il a plu à Dieu ainsi faire par une simple fille. » « Sans doute, déclare de son côté, sainte Thérèse, un aussi faible instrument que moi ne vous est pas nécessaire, mais Jeanne, votre virginale et valeureuse épouse l'a dit: « Il faut batailler pour que Dieu donne la victoire. »

Quand la plus grande Sainte des temps modernes résume sa charité pour le prochain par cette promesse : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre » ne fait-elle pas écho à l'humble aveu de Jeanne d'Arc : « J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des indigents. » C'est un destin hors série que celui de Jeanne d'Arc, c'est une vocation exceptionnelle que celle de sainte Thérèse de Lisieux. Ce n'est pas pourtant ce destin, cette vocation exceptionnelle qui ont fait la grandeur de ces humbles filles de chez nous. C'est la réponse qu'elles ont donnée à l'appel de Dieu.. C'est la grande leçon qu'elles nous donnent à nous qui les admirons sans pouvoir les imiter. Cette leçon c'est celle-ci : peu importe ce que nous avons à faire. Ce qui importe, c'est que nous fassions avec amour, avec esprit de foi, avec soumission à Dieu, ce que nous avons à faire, en nous rappelant qu'il n'y a rien de petit devant Dieu. Notre vie, quelle qu'elle soit, vaut la peine d'être vécue, dès lors que nous la menons avec le courage chrétien et la foi qui animèrent sainte Thérèse dans son cloître et sainte Jeanne d'Arc sur les champs de bataille.

Notre monde actuel succombe parce qu'il a banni Dieu et avec Lui, l'amour sans lequel la paix entre les hommes n'est pas possible. Il est urgent d'exorciser l'Esprit de révolte et de haine, de contestation et de division qui nous dresse les uns contre les autres. Il faut rendre l'univers à son seul Prince et Souverain, le Christ-Roi. C'est à son règne divin pour lequel Jeanne a tant bataillé et Thérèse tant prié, qu'il faut revenir avant qu'il ne soit trop tard.

Frédéric KRAEMER.

C'est dans une époque critique de

l' histoire de l'Eglise que se situe l'intervention de Jeanne d'Arc :

Au début du XVème siècle, dans une partie du Clergé et su tout dans les grandes Université une véritable révolution ébranlait l'Eglise. L'épopée de Jeanne contribua, plus qu'on ne le pense, à terminer cette terrible crise. Avec la délivrance du Royaume de France, Jeanne a apporté à l'Eglise un réel secours et un témoignage dont l' actualité ne s'est jamais démentie depuis cinq siècles.

Pierre VIRION.