Envoi de Monsieur Brocas, de Paris :
« Je me permets de communiquer à votre association ces vers du Père LE MOYNE
(1602-1671) concernant notre très grande française et sainte : Jeanne la Pucelle. »
Poète qui parfois savait être très talentueux, célébra lui aussi la sainte Pucelle d’Orléans.
Dans ce poème “la Pucelle, la Pucelle parle”. (sonnet)
Fatale à l’Angleterre et fatale à la France,
De l’une j’abattis l’orgueilleuse fierté,
Et l’autre, par mon bras remise en liberté,
Vit son trône branlant appuyé de ma lance.
Le bûcher allumé contre mon innocence
N’en put, tout noir qu’il fût, noircir la pureté;
Et, contre les auteurs de cette cruauté,
La mort que je souffris fit plus que ma vaillance.
D’un cœur égal au cœur des plus fameux guerriers,
Je gardai de mon corps la fleur sous les lauriers ;
Je fus comme l’abeille et chaste et courageuse ;
Je piquai, les chassai les léopards anglais,
Et de mon aiguillon, vierge victorieuse,
Je défendis les lys qui couronnent nos rois.