“Prière à Jeanne pour la France”, par Jacques Michel

Des hommes lucides, même dans le calme de la Belle Époque, restaient inquiets de l’avenir déjà incertain de notre pays.

Alors qu’il était encore pensable de redresser la situation par des moyens humains, ils ne manquaient pas, pourtant, de requérir l’aide de la divine Providence.

Cette belle prière nous a été transmise par notre correspondant de Toulouse et néanmoins Lorrain.

La Rédaction.

Jeanne, Jeanne qu’Anglais brûlèrent

Qu’Anglais brûlèrent à Rouen,

Si tu revenais au royaume

Pendant qu’il en est encore temps ?

Si tu revenais pour nous dire

D’oublier ce qui nous divise ?

Pour rebâtir, Dieu nous aidant,

La Fille Aînée de son Église ?

Autour de toi, j’en peux jurer,

Seraient nombreux les gars de France !

Ce qui nous manque, vois-tu,

Ce n’est certes pas le courage

Et ce n’est pas la foi non plus,

Ni la science de bonne guerre,

Ni l’amour de notre sol

Non

Ce qui nous manque c’est le guide,

Le Chef loyal, ferme et pieux,

Le Chef aimable, élu de Dieu,

Qui nous sauvera du marasme

Et boutera hors de chez nous

La canaille qui nous alarme.

Les jours de gloire sont passés ?

France est-elle donc si malade

Qu’ on ne doive plus espérer ?

Si tu revenais … Jeanne !

Écoute! … C’est encore Orléans,

Encore Compiègne, Rouen,

Peut-être…

Mais nous serons avec toi

Partout où tu nous diras d’être.

Jeanne, Jeanne, bonne Lorraine

Sainte Jeanne, viendras-tu pas

Pendant qu’il en est encore temps

A Reims, où l’on t’attend ?

Jacques MICHEL

(Mai 1934)

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